Communiqué de presse du Batofar

 

LE BATOFAR VICTIME D’UN ENROCHEMENT BRUTAL PAR LE PORT DE PARIS

 

Le 16 mars 2015, le PORT AUTONOME DE PARIS a fait déposer des rochers sur le quai faisant face au BATOFAR par des engins de chantier, sans annonce et sans aucune forme d’explication. Cette démarche agressive et brutale vise à interdire à notre lieu l’installation de sa Plage estivale et l’organisation de nos événements extérieurs gratuits, qui se déroulent chaque année, sans interruption depuis 15 ans, sur ce quai entre mai et septembre.

Cette initiative d’obstruction a été engagée sans dialogue avec le BATOFAR, ni information préalable.

Nous dénonçons fermement ce type d’action, que nous  jugeons indigne d’un établissement public. Nous nous devons de réagir sur la forme à de telles méthodes, qui envoient un signal emprunt de violence, à l’encontre du BATOFAR, de ses équipes, et plus largement, à l’encontre du public et des riverains.

 

 

LE PORT AUTONOME DE PARIS S’INGÈRE DE MANIÈRE ABUSIVE DANS UNE PROCÉDURE JUDICIAIRE EN COURS

 

Pour justifier son geste, le PORT AUTONOME invoque un contentieux entre le BATOFAR et la société OSPREY, propriétaire et bailleur du bateau.

Un litige oppose effectivement les deux sociétés depuis 2013. Cependant, ce dernier ne concerne que les conditions d’occupation du bateau et résulte du non-respect par la société OSPREY du statut des baux commerciaux. Ce litige, qui fait l’objet d’une procédure judiciaire en cours et dans le cadre de laquelle aucune décision de justice n’a encore été rendue, ne concerne en rien l’occupation estivale du quai.

Les services du PORT AUTONOME DE PARIS ne sont pas concernés par cette procédure sur laquelle ils n’ont pas à se prononcer. En employant ces méthodes inacceptables, le PORT AUTONOME s’ingère dans un contentieux entre un exploitant et son bailleur, et prend partie de manière abusive, infondée et totalement subjective en faveur du propriétaire et contre l’exploitant, qui est pourtant le seul à garantir depuis quinze ans une offre culturelle sur le quai.

 

 

LES ÉVÉNEMENTS D’ÉTÉ EN PLEIN AIR ET GRATUITS DU BATOFAR SONT REMIS EN CAUSE

 

Les parisiens connaissent bien la Plage du BATOFAR. Des milliers de visiteurs profitent année après année de notre offre culturelle et commerciale à quai et des contenus singuliers que nous proposons. En effet, de mai à septembre, cette plage éphémère accueille une programmation culturelle et artistique ambitieuse prenant la forme d’une série d’événements en plein air. Ces événements sont résolument tournés vers le public, puisqu’ils sont totalement gratuits et qu’ils s’adressent aux plus grands comme aux plus petits. Ces projets d’été sont portés et produits par le BATOFAR en toute autonomie financière. Ils ne font appel à aucune subvention publique. Ils ont pour seule vocation d’apporter des contenus culturels ouverts au  public et au voisinage. Nous répondons ainsi depuis 1999 au cahier des charges adressé par le PORT AUTONOME DE PARIS aux différents lieux flottants du XIIIème arrondissement: « Le Port de la Gare a une vocation d’animation et de loisir (…) mêlant activités culturelles, transport de passagers et logistique urbaine. »

L’ensemble des projets engagés pour l’été 2015 sont maintenant en péril,  l’espace d’expression nécessaire nous ayant été retiré sans préavis. Les associations, les artistes et les collectifs qui ont collaboré et qui se sont investis à nos côtés pour construire ces projets vont voir leurs événements annulés sur une décision infondée et unilatérale du PORT AUTONOME DE PARIS.

 

 

UN ENROCHEMENT QUI MENACE GRAVEMENT LE BATOFAR ET SES SALARIÉS

 

Au delà d’un espace d’expression artistique et culturel très apprécié des parisiens, la Plage du BATOFAR est aussi garante de l’équilibre financier de l’ensemble du lieu. Le BATOFAR n’est pas un lieu subventionné, il fonctionne en autonomie grâce à la seule exploitation de ses espaces. Notre activité est soumise à une forte saisonnalité. Empêcher notre lieu de vivre son été à quai menace sérieusement son existence, ainsi que les 30 emplois (45 l’été) qui lui sont rattachés.

Nous appelons donc aujourd’hui les institutions, le public, les bateaux du Port de La Gare et l’ensemble des acteurs de la scène culturelle à se mobiliser pour empêcher qu’un lieu aussi emblématique que le BATOFAR doive fermer ses portes et que son offre singulière, exigeante et généreuse disparaisse avec lui.

Nous demandons au PORT AUTONOME DE PARIS de procéder au retrait immédiat de cet enrochement en laissant à la justice le soin de traiter les opérations judiciaires en cours.