Adacta - Zlo
Chronique Vinyle 12"

- Style
Crust Metal - Label(s)
Papagájův Hlasatel Records /Dark Elk Records /Adactive Records - Sortie
2018
écouter "Vazenie"
Autant le dire de suite, mises à part leurs deux premières sorties Circullus Viciosus de 2003 et Ad Maiorem Dei Gloriam en 2006, je ne suis pas fan des Slovaques d'Adacta même si le groupe n'a fait que croître en puissance niveau son et en richesse de compositions.
Pour moi, s'être séparé de leur chanteuse, dont le prénom m'échappe là, leur a fait perdre une bonne partie de leur agressivité. Sur Amen et surtout sur TMA aux qualités indéniables, le groupe s'est ainsi mué en un énième combo de Neocrust. Bof bof quoi.
Pourtant, attiré par la pochette parfaitement brutale et changeant du sempiternel noir et blanc, je jetais une oreille sur ce Zlo.
L'évocation du soulèvement national slovaque de 1944, contre l'entrée de la Wehrmacht dans le pays, débute la plaque. Pas rigolo comme une blague de Nono le petit robot donc (l'ami d'Ulysse et de Télémaque son fils). L’intru a l'avantage de nous faire découvrir la prod d'Adacta made in 2018. Son de batterie ample, guitare facile à distinguer, basse grondante : miam ! Miam ! On sait qu'on va déguster sévère en à peine plus de 2 minutes. Reste à attendre le chant en serrant les fesses.
Rauques et parfaitement barbares, les vocaux principaux rassurent. Les chœurs suivent comme une horde de Huns derrière l'empereur Attila. Une fois ce dépucelage oblige effectué, on peut se jeter tête baissée dans le Mal (Zlo).
Adacta n'a pas perdu ses velléités Neo (disons vaguement mélodiques pour les teubés) mais désormais, elles sont parfaitement digérées au niveau des leads, principalement. Elles s'entremêlent ainsi savamment avec des moments de furie primitives tel les tronçonnages absolus que constituent "Vazenie" ou "Zlo" nanti d'une rage que ne renieraient pas les patrons de Wolfbrigade.
Si la rythmique paraît varier assez peu du D-beat sacré (« Loué soit le kaboum, béni soit le pumtchak »), le batteur l'agrémente de petites touches perso agréables. Adacta nuance alors son propos guerrier loin des poncifs du genre. En se rapprochant de la démarche de Martyrdöd.
Le riffing est donc varié, n’hésitant pas à déborder dans le Metal. Plusieurs types de Metal d'ailleurs. Y'a donc du Death sur "Vazenie". Du Black par là. La structure de "Kliatba", bien que d'apparence très simpliste, se ferait presque post machintruc également.
La durée des morceaux ne trompe pas non plus. Avec une moyenne approchant les 4 minutes, ils permettent de développer le propos de façon totalement crédible.
En pondant ce féroce automne des gencives, Adacta fait désormais partie de ceux qui posent leurs empreintes, leurs grosses pattes tatouées, en laissant des traces un peu grasses, certes, mais qu'on suit avec bonheur.
Comme les vrais trappeurs.
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