This Gift Is A Curse - Heir

Chronique CD album (01:06:42)

chronique This Gift Is A Curse - Heir

Décevoir : causer à quelqu'un une déconvenue, un désappointement en ne répondant pas à son attente, à ses espoirs, ou à ses illusions.

 

Voyez-vous où je veux en venir ? J’espère parce qu’il me semble ne pas pouvoir faire introduction plus directe et catégorique que celle-ci. Non, Heir (sorti ce 7 mars, toujours chez Season Of Mist) ne m’a pas emballé comme avait pu le faire son prédécesseur A Throne Of Ash. Les raisons sont multiples ; la principale étant le manque d’originalité de l’œuvre. Le quintet suédois s’est vautré dans un petit confort musical qui transforme les riffs en douce routine. La hargne en mansuétude. Disons que sur le périple musical qu’est TGIAC, Heir se situe sur un tronçon d’autoroute. Tracé, direct, rectiligne et un peu chiant. Malgré quelques bons fragments, cette quatrième réalisation en laissera plus d’un sur l’aire de repos.

Analyse.

"Kingdom", sans réserve, vous prend à la gorge et fracasse quelques neurones au passage. Certes. Les blast et descentes de toms vous dressent l’oreille sans attendre. Certes. Les lyrics suintent les tripes et la poisse. Certes. Mais d’entrée de jeu, la sensation de déjà vu (entendu!) s’immisce dans l’équation. L’ensemble est lourd, concis et suffocant… … comme pouvait l’être A throne of ashe. Peu de surprise donc. Même techniquement, la déception est de mise. Malgré un regain de technicité, ce qui finit par ressortir n’est que blast aseptisé, tapis de double pédale et vociférations. (Non, faire les choses plus vite et de manières plus technique ne signifie par les faire avec plus d’émotions). L’heure et les six minutes composant cet album passent donc assez lentement. Les titres s’enchaînent sans que l’un ou l’autre ne se démarquent réellement. Même les interludes, comme " Passing " ou " Cosmic Voice " n’offrent pas réellement d’ambiance digne de ce nom. Là où celles d’ A throne of Ash redessinaient la cartographie céleste, celles d’Heir peinent à imager.

Mais !

Mais on ne peut pas nier une certaine turpitude de la part du groupe. Un certain je-ne-sais-quoi de sale qui attire, agrippe et emmène avec lui. Certains parleront d’efficacité ; je préfère y apposer le terme d’honnêteté. Un titre ressort tout de même du lot : " Old Space " et son mid-tempo ( comme quoi ! Nul besoin d’aller vite pour aller loin) infusé de violence haineuse, poisseuse et crasse, ses (multiples) cris déchirés et déchirant et son maelstrom de riffs.

Dernier point positif : la production qui, une fois de plus, est aux petits oignons. Très peu de chose à redire sur le mix de William Blackmon. Quant au mastering, il a été confié à… … Magnus Lindberg. Existe-t-il un groupe scandinave ne passant pas entre ses mains ?

 

Toujours est-il que cette sortie, sans être déplaisante, manque cruellement d’originalité. Prenons le problème dans l’autre sens. Le quintet a ici fait preuve d’une fainéantise qui laissera un goût de déjà connu à l’auditeur averti. Au vu des capacités du groupes, l’on pouvait s’attendre, quasiment six ans après leur dernier méfait à un travail d’écriture plus fourni. On attend donc de pied ferme la prochaine sortie en espérant sincèrement avoir quelque chose à se mettre sous la dent. On est resté légèrement sur notre faim.

 

photo de Vincent Bouvier
le 30/04/2025

3 COMMENTAIRES

Thedukilla

Thedukilla le 30/04/2025 à 10:47:20

Magnus Lindberg au mastering, ça devient un peu la blague récurrente du zine 🤣 après faut dire que le gars bosse bien, mais quand même ^^

Benes

Benes le 30/04/2025 à 14:22:56

J'ai recraché mon café sur mon PC en lisant la note !
Tout le contraire ici. L'album tourne en boucle depuis une semaine (j'ai mis du temps avant de démarrer). Plus varié que son prédécesseur et renouant d'une certaine façon avec leurs débuts, je trouve qu'il passe à la perfection. Il complète parfaitement mes ecoutes alternées avec le dernier Wiegedood, que j'ai ressorti des étagères récemment. 
Un gros "Oui" pour moi.

Pingouins

Pingouins le 30/04/2025 à 17:20:14

Ah ben je pense être globalement d'accord avec toi; Pour le coup j'aimais beaucoup les débuts de TGIAC, et j'ai beau avoir fait tourner 3 ou 4 fois l'album, oui y'a quelques moments qui se démarquent, mais j'ai aussi eu du mal à dégager des lignes qui sortaient du lot.
Le son claque et tout, mais, je sais pas, il me manque aussi le petit supplément d'âme.
Et pourtant @ Benes j'ai aussi entendu pas mal de monde aller dans ton sens, j'imagine qu'il y a une question de sensibilité spécifique là-dedans, je ne sais pas. Perso je pense que je lui aurais mis un 7,25, mais je n'ai pas poussé l'attention aussi loin que pour y écrire une chronique, donc ça aurait pu évoluer.

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