As Blood Runs Black - Instinct

Il était une fois les mid 2000's, où l'engouement pour le metalcore laissait place à la fraîche vague du deathcore...Tout le monde voulait s'y mettre, seule une poignée de groupes comme Despised Icon, All shall perish ou Job for a cowboy étaient les maîtres incontestés de la scène.

Quelques petits groupes trouvaient malgré tout le moyen de pointer le bout de leur nez avec un son différent, comme ici avec le combo californien As blood runs black. Son premier effort Allegiance sorti en 2006 avait fait son petit effet dans la niche metalcore / deathcore.

Après de nombreux changements de line-up, le groupe trouve une certaine stabilité et parvient à écrire son nouvel album Instinct. Un guitariste et un nouveau chanteur en mains, le challenge était de taille pour le groupe, forcément attendu au tournant après toute la pollution qu'a engendré cette nouvelle scène.

Comme pour son premier effort, le groupe nous balance une courte intro instrumentale histoire de mettre l'auditeur dans l'ambiance, blast gentillet, mosh-part bien calculée, petit arpège à la basse et passage écrasant. Rien de bien nouveau, mais ça groove et c'est efficace.

La suite se veut logique, dans la suite de l'album précédent, avec des riffs un peu plus recherchés, des plans vraiment bien trouvés et un panel de voix plus diversifié. Ce qui plait beaucoup dans tous les morceaux, c'est cette mélodie présente dans les riffs metalcore aux accents thrash et black. La section rythmique vient regulièrement suivre la dynamique thrashy avec des breaks rapides et bien executés, ou  des gros roulements de grosse caisse/caisse claire afin d'introduire LA célèbre mosh-part.

Les clichés viennent remplir intelligement (oui les mots "cliché" et "intelligent" peuvent aller ensemble...si si je vous le dis) la structure des morceaux. Personnellement je ne suis pas contre quelques chœurs de bûcherons mêlés à des growls et autres cris de chauve-souris pour annoncer la mosh-part de 3,5 tonnes.

Le niveau a été haussé d'un ton, le fait que le nouveau guitariste soit issu d'un groupe plus death et thrash ayant dû aider l'ouverture (restreinte certes) musicale du groupe. Si je devais retenir un groupe ces dernières semaines pour qui la promotion "heavier, faster, stronger, better... blablabla" serait valable, eh bien je retiendrais As blood runs black.

Une interlude au piano avec quelques arrangements au violon vient marquer une pause au milieu de l'album, j'avoue ne pas trop avoir compris l'intérêt, sachant que toutes les compos sont bonnes et que l'effet rentre-dedans est bien présent.

C'est un deuxième acte bien assuré par les Californiens (juste pour info, la plupart des groupes de deathcore viennent de cette région), un album plein de punch qui pourra plaire aux fans comme aux blasés de la scène metal/hardcore. Les blasés, peut-être pas en fait...

Kurton

le 31/03/2011