Cough + The Wounded Kings - An Introduction to the Black Arts

Ces derniers temps, les splits albums ont le vent en poupe chez les doomeux, et comme le veut la tradition, les chats ne faisant pas des chiens, on ne pond pas dix, mais un seul morceau par groupe pour compléter les quelques 35 minutes qui nous sont octroyées sur le disque. Et ce n'est jamais de trop, je vous l'assure.
 

An introduction to the Black arts a pour but de constituer un fond sonore pour un rituel de confession païenne. Les Virginiens de Cough, avec leurs plâtreuses et noires couches de sludge, accompagnant le nouveau mystique du Doom - qui ne m'inspirais jusqu'alors que scepticisme - The wounded Kings. L'abbaye de Thélème a réouvert ses portes, voyons donc quelle messe impie s'y trame.

Cough ouvre l'initiation avec "The gates of madness", un sludge doom aux allures de marche funéraire, le glas sonne une énième fin du monde, des larsens rampent sous votre moquette. Les coups tombent régulièrement en écrasant à chaque fois quelques os échappés de la fosse commune. La voix, morbide, perfore de son timbre criard les abysses, à la manière d'une voix black metal des cavernes. En somme, Cough joue ici un titre qui aurait très bien pu se retrouver dans leur dernier album Ritual abuse. Et c'est donc de la même manière que le son manque hélas d'une atmosphère, d'une aura.

Aura dont The wounded Kings ne manque absolument pas, à mon grand plaisir. Je n'ai pas été convaincu par le Embrace the narrow house, pas énormément par le Shadow over Atlantis (qui pourtant prenait déjà une autre dimension), je ne voyais donc pas comment ce split allait remonter le niveau. Et pourtant, tout se développe enfin : le son devient puissant, le grain vieillot est parfaitement maîtrisé, la voix miteuse et fantômatique prend enfin l'ampleur que j'attendais d'elle. Enfin, le rituel prend toute sa dimension majestueuse. Contes d'autrefois, d'un univers délabré et maudit, The wounded kings nous transmet ces souvenirs poussiéreux mais légendaires. Ces quelques notes jouées à l'orgue font tout ce qui est délectable et insaisissable dans ce morceau.
 

Ce qui est intéressant dans l'idée de ce split, c'est que écouter un album de l'un de ces deux groupes me laisse bien souvent pas très satisfait ni repu, tandis que là, ils mêlent leurs savoir faire, Cough fait parfaitement office d'intro, et The wounded kings endosse comme un monarque l'outro. Le plus intéressant serait que les deux groupes puissent collaborer ensemble. Je pense qu'on aurait alors quelque chose de vraiment ultime à écouter.

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Carcinos

le 04/03/2011