Ef + Tiny Fingers - Vāyu

Chronique CD album (31:06)

chronique Ef + Tiny Fingers - Vāyu

Sur la demi-heure de Vâyu se croisent deux groupes : les post-rockers d'Ef et les psychédéliques, habituellement post-rockers électroniques Tiny fingers.
La rencontre de deux groupes et de deux genres a le mérite de varier les ambiances...

 

Avec 20 minutes d'argumentation musicale, les suédois d'Ef prennent plus de place dans cet EP. 3 titres qui n'apportent rien de bien nouveau à un groupe qui n'a pas non plus besoin de prouver quoi que ce soit. Toujours aussi touchant et délicat, le groupe distille toujours son post-rock avec une grande mélancolique, que cela soit par les mots, l'interprétation vocale, les quelques notes au piano, les violons etc.
Le titre "Sju", instrumental, a plus les allures d'un long interlude...jusqu'à la fin de la troisième minute. L'arrivée des violons rend alors ce morceau extrêmement riche malgré sa simplicité.
Le troisième morceau, "11 shots and a sudden death" a des airs plus "feel good", le glaückenspiel allège le titre, l'éclaire même au-delà d'une basse rondelette, et d'une batterie qui n'est jamais agressée. Ce sont pourtant les guitares qui charment le titre avec leurs boucles. Le violon, lui, joue dans des tonalités particulièrement aigües et crisse plus qu'il ne caresse...avant qu'une dernière explosion sonore ne vienne clôre une belle première partie.

 

L'arrivée de Tiny fingers est autrement envoûtante...et inattendue pour ceux qui connaissent et suivent le groupe, plus habitué aux explorations post-rock électro.
Dans un style clairement psychédélique, on passe de la douceur sucrée au trip coloré sous acides des israéliens.
Avec "Dust" et "Sanhedrin", ça fleure bon le désert, la chaleur et l'encens. De jolis clichés sur l'origine des musiciens mais qui collent parfaitement à leur univers musical. Leurs boucles qui nous donnent le tournis sont interrompues par de longs soli. Du vu et revu, cela ne fait pas de doute. Mais du charme aussi, beaucoup ! 
Le mariage improbable avec Ef est d'ailleurs séduisant : Tiny fingers invite au voyage. Autrement donc; ailleurs par conséquent, mais pour une épopée tout aussi belle.
Les 8 minutes de "Sanhedrin" sont plus nettement inspirées des 70's avec un clavier aux sonorités de cette décennie et une grosse reverb' sur la guitare qui agit lourdement sur les paupières...sans endormir.

 

Dans ce split où deux groupes que tout oppose se rencontrent, on profite d'une belle demi-heure, à la fois reposante, émouvante mais aussi passionnante...à condition de lui offrir un peu d'attention.

photo de Tookie
le 21/02/2017

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