Equals Infinity - Research Discovery Deception

Chronique CD album (35:00)

chronique Equals Infinity - Research Discovery Deception

Il y a de très beaux cadeaux dans la vie, mais le plus beau est d'offrir une seconde chance. 

Etant particulièrement vertueux, j'en ai déjà donné une dizaine à Machine Head et le double à Max Cavalera. En vain.

Equals Infinity, lui, en a offert une autre Reseach discovery deception, sa première sortie en 2016. Mécontente du son de son dépucelage discographique, la bande montpelliéraine présente un mix amélioré.

 

Je n'ai aucune idée de ce que donnait la première mouture de ces 35 minutes, mais la démarche est particulièrement appréciable : se remettre en question, chercher à s'améliorer, se parfaire. Bref, Equals infinity est relou et pointilleux. Dis comme ça, ça ne ressemble pas à un compliment, mais c'est surtout la preuve que le groupe sait ce qu'il veut, ce qu'il a en tête et ce dont il est capable.

 

Il est avant tout capable de créer des titres bien construits, avec des bases solides et une structure efficace. On découvre aussi un groupe avec d'excellents musiciens qui s'efforcent de proposer un djent metal à la fois accessible mais aussi riche. 

Qui dit djent, dit déballage de 8 cordes. Le terrain est bien connu sur celui du son et du riffing, tout comme sur les rythmiques d'un genre qui a tendance à se mordre la queue mais réussit toujours son petit effet sur les esprits faibles qui se contentent d'une compo bien foutue pour adhérer (#metoo).

 

Les qualités d'Equals Infinity sont aussi notables dans le domaine de création par logiciel.

Sans clavieriste, sans section cordes d'orchestre symphonique : le groupe se démerde bien avec Cubase, Ez drummer ou autres softs pro. Cela sonne tout de même un peu cheap, ça manque de naturel, de coffre, mais la démarche est plutôt intéressante, bien intégrée dans les titres.

 

Au-delà de ces aspects "plastiques" de l'enregistrement, les efforts des sudistes pour intégrer un côté mélodique, aérien au chant gâchent un peu leurs créations. 

La plupart des lignes de chant clair laissent transparaître un anglais avec un accent scolaire, et révèlent une articulation forcée, très syllabique gâchant le délié attendu pour un passage "aérien".

C'est donc dans les passages énervés que le chant passe le mieux, ce qui ne représente finalement plus qu'un petit tiers de l'album ("Purification" est l'exception qui confirme la règle : 100% du chant y est vénère).

 

L'impression que laisse Research Discovery Deception est donc mitigée parce qu'elle met en relief un bon groupe à guitares. Auteur d'un bon taf musical alors que le chant peine à donner plus de corps aux compos, on en vient à se demander si l'instrumental ne leur irait pas mieux (en dépit de bons choix sur plusieurs compos comme "I faint").

 

Equals infinity est un projet musical de bons élèves : très sages, ils ne touchent pas aux fondamentaux du djent et font comme les Periphery et consorts. Moins vite, moins fort...mais plus ambiant, mélodique, aérien. Malheureusement, ce qui peut faire leur personnalité est encore à travailler, retoucher : quelques points qui méritent qu'à l'avenir, Equals infinity mérite une seconde chance...

photo de Tookie
le 03/10/2018

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