Masakari - The Prophet Feeds

Il arrive souvent que l'on retrouve des "coquilles" dans les packagings de disques : des erreurs de frappe, des fautes d'orthographe, etc... Mais là, il faut avouer que Masakari n'a pas eu de bol : se planter sur le titre de l'album, chapeau bas ! Annoncé "The profit feeds", le titre de ce premier disque des gars de Cleveland est en fait "The prophet feeds". Et même dans le booklet, les imprimeurs se sont gourés dans l'ordre des chansons. Bravo !

Heureusement, cela n'a aucune importance sur la musique. Le crust de Masakari vous explosera tout de même en pleine face.

Grosse surprise pour ma part, je dois avouer que la déflagration sonore de ces 10 titres m'a donné énormément de plaisir, et je l'écoute en boucle depuis quelques jours.

Le groupe ne tombe pas dans le piège du crust bateau et varie ses titres, en osant même des ralentissements mélodiques  – au niveau des guitares, car le chant reste le même ; faut pas pousser non plus ! – du plus bel effet, comme sur "tempt providence". Mais la plupart du temps, on est dans une rythmique très rapide, voire grindesque, où le batteur d'en donne à cœur joie : il ne se contente pas de balancer un jeu constant, on n'est vraiment pas dans le crust old school.

Les grattes ne sont pas en reste non plus, les riffs de départ sont souvent (et évidemment) très punk dans l'esprit, mais tendent autant vers le hardcore que le metal ; le titre "The voiceless" me fait penser à Cursed par exemple, qui savait ralentir le jeu quand il le fallait. Globalement, on est plus proches de Discharge ou Disfear (qui vivent une seconde jeunesse avec Kurt Ballou à la prod) que des anglais de Doom.

Parlons de la production justement : le son est excellent, mais quand on sait que le disque a été enregistré par ill Korecky (Keelhaul, Integrity), c'était une évidence.

Le groupe est clairement anti-guerres dans ses paroles, et ses samples disséminés de-ci de-là durant les 27 minutes de l'album. L'outro contient d'ailleurs un extrait de Winter Soldier: Iraq and Afghanistan assez prenant. On peut également voir dans le booklet un artwork  montrant l'évolution de l'Homme, qui se retransforme en singe une fois qu'il a porté une croix... Masakari est engagé, et le fait savoir.

Bref, ce disque est une sacrée claque crust/hardcore dans la gueule, d'autant plus qu'elle était totalement inattendue pour ma part. A écouter absolument si vous êtes en manque de violence dans les oreilles.

Pidji

le 23/08/2010