Meredith - Debut EP

Chronique Maxi-cd / EP (11:31)

chronique Meredith - Debut EP

Les clichés ont souvent la vie dure. Définir un groupe de rock, cela pourrait se résumer à dire que ce sont quatre mecs chevelus : un batteur, un bassiste, un guitariste et un chanteur (qui peut de temps à autres prendre une pelle). Bref, trois musiciens et un batteur. Et ils font plein de bruit, sortent avec plein de nanas, boivent de la bière, tout ça. Les clichés, c'est aussi pour vendre du rêve. Ou pas... D'une part, il y a des guitaristes qui ont les cheveux courts et d'autre part, de bons batteurs ça existe ! Sans parler de ceux qui préfèrent le Tariquet à de la 16 fraîche.



Plus sérieusement, le phénomène des duos dans le rock est de plus en plus visible. Au risque de casser le fameux cliché sus-cité. Réduction des effectifs, foutue crise. Les tour bus seraient-ils donc trop cher ? Les cachets seraient-ils alors devenus si mesquins que désormais on ne tourne plus qu'à deux ? Le bassiste est-il une espèce mal adaptée à la modernité ? Le duo, un rock dépouillé de son faste. Après le rock bling bling, place à un rock normal ? En tout cas, ça fait beaucoup de rock.



A l'écoute du premier EP de Meredith, rien n'est moins sûr. Le duo parisien accouche ici de son premier effort. Sobrement intitulé Debut EP, le disque atteste de tout l'éventail de ce duo garage noise. Oups ? J'ai dit un gros mot ? Car de noise mâtinée bluesy, il est question. Et du plus bel effet. Entre un Sonic Youth dépouillé de ses arty facts et un Two Gallants qui enfile les gants de boxe, Meredith sait cacher dans chaque part de sa galette une fève ; mamie a intérêt d'enfiler sa blues et de bien se coller le dentier. Plus costaud qu'un Werther's Original, la sucrerie Debut EP  ne troue pas pour autant les dents ; le temps de quatre titres, le bonbon fond progressivement soul à langue. Pas de trêve des confiseurs, chez les Meredith on léchouille du Archie Bronson Outfit par bâtons entiers.



On peut reprocher à l'ensemble un certain académisme dans les arrangements. Mais aux renforts d'une prod léchée et d'une énergie débordante, la messe rock de Meredith (priez pour nous, pauvres pécheurs!) convertit âmes en peine et chiens fidèles à coups de crunches eucharistiques et autres pentatoniques expiatoires. Quelques 11 minutes de prêche rauque et volage, un beurre de missel loin d'être etouffe chrétien.


photo de Geoffrey Fatbastard
le 20/08/2012

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