Mortis Mutilati - The Stench of Death

Chronique CD album (50:21)

chronique Mortis Mutilati - The Stench of Death

Tout commence comme un bon millier de groupes de Post avec des arpèges en son clair, des chœurs féminins angéliques et un léger synthé éthéré. Mais rapidement la cruelle réalité de Mortis Mutilati vient frapper les tympans de l'auditeur comme une Mercedes sur une pile du pont de l'Alma. Depuis trois albums, il s'est fait le chantre d'un Black Metal fortement dépressif. Projet uniquement porté par Macabre, ce dernier s'est chargé de tous les instruments, s'entourant de musiciens de session pour l'aider au niveau des guitares et de son épouse pour des vocaux féminins. La production a été confiée à l'expertise suédoise au travers de Magnus Andersson (Marduk...), qui offre à The Stench Of Death un son plutôt clair pour le style, qui laisse bien entendre tous les instruments. Les guitares, de ce fait manquent de crasse, le tout aurait peut-être pu gagner en impact avec un son plus nekro.

 

Passée l'intro, qui par effet de contraste, accentue les émotions (même si surprise était limitée, au regard de l'artwork et du nom de l'album), le musicien nous plonge dans un monde où toute forme de gaîté et de joie de vivre est proscrite, où le spleen est presque un sentiment heureux. Chaque riff transpire le mal-être, que ce soit les véloces qui fleurent bon la Norvège du début des 90´s que les plus lents, répétés jusqu'à l'écœurement. Le tout baigne dans des relents d'alcool frelaté ingurgité jusqu'à l'oubli, pour ne pas se souvenir des mauvaises drogues de synthèse, sensées oblitérer la vacuité du quotidien. Les paradis artificiels contre le quotidien misérable. Il n'y a qu'à écouter le sample en ouverture de "Homidicinal Conscience"...

 

Pas grand amateur de Black dépressif habituellement, j'ai trouvé dans ce The Stench Of Death si bien nommé un je ne sais quoi qui le fait se démarquer des Lifelover et autres Forgotten Tomb. Peut-être cette légère tente Heavy, qui se manifeste par des leads épiques et qui sauve l'album du désespoir total et ne donne pas envie de s'ouvrir les veines avec la tranche du CD une fois celui-ci finit (le dernier Machine Head s'annonce parfait pour ça). On peut lui reprocher sa longueur, tous les titres ne sont pas forcément des plus inspirés, et nuisent à l'efficacité de l'ensemble, malgré un très net effort effectué pour varié les temps.

 

Une fois de plus, la scène BM française prouve avec Mortis Mutilati qu'elle n'a rien à envier à d'autres pays, plus renommés dans le domaine.

 

photo de Xuaterc
le 13/02/2018

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