Ninjaspy - No Kata

Chronique Maxi-cd / EP (10:09)

chronique Ninjaspy - No Kata

Ami cyber-zappeur mélomane, on va te faire économiser ton précieux temps: tu ne connais pas encore Pi Nature, le précédent et premier album de Ninjaspy? Alors arrête-ici ta lecture et cours l’acheter / le télécharger / te le faire offrir, histoire de connaitre le pur plaisir d’un grand bottage de fesses ensoleillé (ensoleillé « -é », oui: c'est fini la saison du bronzage fessier made in St Trop' les loulous!).

 

…M’enfin peut-être étais-tu déjà au jus? Dans ce cas, la nouvelle de la sortie de No Kata a dû, j'imagine, te faire le même effet que la sortie de Harry Potter 69: Tu la sens, dis, ma grosse baguette magique? sur les fans du Garcimore en culotte courte: larmes, bave, impatience confinant à la monomanie... Puis plaisir infini à la découverte de la nouvelle livraison des 3 frangins ninjas, nos canadiens masqués n’ayant pas franchement perdu la main, ni celle de leur muse.

Allez, on se le remet...

 

> PLAY. « Londe Aresahnim ». Lueurs vacillantes des bougies. Tension mystique. Complainte douloureuse d’une prière orientale s’élevant parmi les volutes d’encens vers les âmes d’ancêtres révérés. Puis finalement, apaisement, voix féminine amicale, retour à la sérénité. C’est alors que « Nihivas » apporte l’ample et bourdonnante caresse de la basse, laissant à une voix revancharde tout loisir de faire progressivement monter la pression. Tressautements guitaristiques, rage, rassemblement des forces. Ça va péter les copains…! Mais en fait non, mieux: « Skaingkh » commence, contre toute attente, sur le miroitement d’une guitare matinale, amenant avec elle la douceur d’un soleil émergeant…

 

Et paf! Bourrasque dans ta piaule, harangues furieux, pilonnage en règle… Pourtant il semble bien qu'une certaine chaleur émane de ce qui ressemble à – non? si! – une guitare à l’écho subtilement jamaïcain. Sans compter des lignes vocales de ballade en bord de mer. Mais malgré ça, bordel, ça latte! Entre Groââr pas contents, mosh part à labourer la plage à mains nues et tir de barrage méchamment saccadé, tu te fais remodeler l’arrière-train façon Diên Biên Phu. Comment évoquer la chose en d’autres termes? Tiens: imagine le groupe Mel-P, casque sur les oreilles et sac à dos sur les épaules, parcourant des sentiers sauvages de bord de Mer Caspienne, et découvrant soudain la possibilité de créer une excroissance tropicale à la scène vénère metalcore US... Non? Mélodie, feeling, rage, soleil, groove, plus une touche « Voyage en Terres Inconnues »… C’est tout ça No Kata, et si l’album précédent n’était pas aussi phénoménal, ce nouvel EP serait une carte de visite parfaite pour découvrir le groupe.

 

A vrai dire la seule chose qui irrite un peu – en dehors des shurikens qui vous frottent douloureusement contre le scrotum à chaque coup de pied retourné –, c’est ce saucissonnage un peu artificiel en 10 pistes d’un titre unique qu’on aurait préféré indivisible. Bah oui parce que quand on regarde bien 1) ça vous laisse initialement penser qu’une grosse palette de nouveautés vous attend au coin du MP3, alors qu’en fait, si le plaisir est grand, il est « one shot » 2) ça vous introduit de la microcoupure entre chaque piste, ce qui nuit forcément à la fluidité de la chose 3) ça vous termine l’album sur 5 « titres » dont le plus long fait 22 secondes… Non mais et puis quoi encore: ils ont choppé un gage « Anal Cunt au pays de Sebkha-Chott » en jouant à Action ou Vérité ou quoi? Et qui plus est le titre « The Skank » – noyau central de l’EP – était déjà de nous connu depuis presque 2 ans. Un peu les boules quand même, donc…

 

Bon, dans l'absolu No Kata est quand même un très bon EP. Certes on en aurait voulu plus – plus long, plus neuf –, sans ce découpage absurde, et sur un vrai support physique. Mais si on juge l’EP uniquement à l’aulne de la musique, on ne peut qu’être comblé de voir la qualité et l’énergie de Pi Nature prolongées de ces très bonnes 10 minutes qui passent en un éclair.

 

I’m sure that now the world is ready,

The converted – sure – will be many,

The asses will be kicked so badly...

 

 

PS: c’est dispo gratuitement ici!!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Trop court, No Kata est bien trop court! Mais regardons le bon côté de la chose: sur cet EP, le « modern ragga metal » de Ninjaspy continue à marier excellence, accroche et fraîcheur avec la même réussite que sur Pi Nature. Et que c’est bon bordel!

photo de Cglaume
le 18/09/2013

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