Snowy Shaw - White Is The New Black

À la fin du concert de Therion immortalisé sur le DVD Live Gothic, l'un de ses deux chanteurs, Snowy Shaw présentait les musiciens comme le meilleur line-up du groupe. Démagogie? Avec le recul, je suis tenté de penser qu'il n'avait pas tort. C'est vrai qu'il portait tant visuellement que musicalement, grâce à ses incroyables capacités vocales, une formation au sommet de sa forme. Véritable mercenaire depuis près de vingt ans, on l'a retrouvé entre autre chez King Diamond, Notre Dame (formation bien trop mésestimée), Sabaton, et même quasiment tout un album en duo avec The CNK... à presque tous les postes, guitare, basse, batterie et bien évidemment chant. Malgré cette apparente boulimie de travail, White Is The New Black est son premier album solo.

Quand on est un musicien aussi complet que Snowy Shaw, on peut se permettre de se charger de tous les instruments, et le Suédois ne s'en prive pas. Annoncé de longue date, White Is The New Black, est une collection de chansons enregistrées sur une durée plutôt longue. Mais la production absolument irréprochable de Fredrik Nordstrom au Fredman Studio apporte une cohérence à l'ensemble. Résumé assez exhaustif de la carrière de Snowy Shaw, l'album emprunte de nombreux éléments à droite et à gauche pour au final livrer un Heavy moderne qui ne cache pas ses influences mais que le musicien arrive à rendre personnel. Tour à tour épique, mélodique, symphonique ou pesant, le Metal du Suédois sait aussi s'agrémenter d'éléments électroniques ou extrêmes. On a parfois le sentiment, pas forcément négatif, que certaines chansons ont été composées pour figurer sur un album des différentes formations auxquelles il a participé ("March Of The Black Dwarves" n'aurait pas dénoté chez Therion par exemple).

Mais toutes ces qualités musicales ne cachent pas que les titres, aussi bons soient-ils, servent d'écrin, sont là pour offrir un tremplin idéal pour la voix de Snowy Shaw. Il est clair qu'elle ne laisse pas indifférent, soit on adore soit on déteste ce timbre reconnaissable entre mille. Il a parfois tendance à en faire trop, à surjouer, mais c'est à mon sens tout ce qui fait son charme. Je trouve qu'il est au Heavy ce que Mike Patton peut être au Metal Fusion, ou Cornelius Jakhelln pour le Black Metal avant-gardiste. Voilà, c'est dit! J'assume. Sa palette vocale est tout simplement bluffante, du plus grave, sans être guttural, au sur-aiguë typique du Heavy Metal. Il a su composer des morceaux parfaits pour mettre en valeurs ses capacités.

Xuaterc

le 07/08/2018