Tanertill - Tanerthos
Chronique CD album (43:23)

- Style
Electro Metal/Rock improbable et génial - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2013 - Lieu d'enregistrement Amazonas Studios
- écouter via bandcamp
Pour sûr, vous la connaissez vous aussi cette délicieuse sensation, quand vous posez pour la première fois l’oreille sur une galette inconnue, et que progressivement, morceau après morceau, se dessine sur votre visage un large sourire de contentement béat dont l’envergure n’a d’égale que l’intensité de cette constatation exclamativo-interrogative: « Putain mais c’est géaaaant! C’est quoi ce truc? »
Bordel que c’est bon quand ce genre de plaisir pur et intense vous tombe dessus!! ‘Faut dire que c’est tellement peu souvent… Du coup, en ce petit matin du 25/12/2016 plein de clochettes tintinnabulantes, lorsque j’ai découvert coup sur coup les 2 EPs de The Onironauts et le dernier Tanertill, j’ai frôlé de peu l’overdose d’endorphine.
Rien à voir, pourtant, entre la Fusion irrésistible des Londoniens et le « Modern Ghost ElectRock » (c’est eux qui le disent) des Munichois. Là où les premiers sautillent et gazouillent joyeusement à l’ombre de cuivres coquins, les seconds envoûtent et invitent au déhanchements fiévreux via un Metal/Rock très personnel rehaussé d’une énergie Electro/Indus qui interdit de savourer la chose dans la sage immobilité d'un tabouret haut-perché.
Bon alors oui, je sais: user du terme « personnel » dans la définition du style d’un groupe, c’est abandonner lâchement la bataille descriptive faute de mots pertinents. C’est la honte. Bouh le web-chroniqueur du dimanche! La vérité c’est que si l’étiquette « Electro-Rock IndusMetallisé » permet d’indiquer pas trop mal les pâturages stylistiques où Tanertill a dressé son campement, cela ne donne qu’une idée assez pauvre de ce que le groupe propose sur son 2e album. Car les Allemands sont de ces artistes qui réussissent à se forger une patte bien à eux sur laquelle les qualificatifs usuels n’ont que peu de prise. Un peu comme les Moon Tooth, The Erkonauts, Nevermore ou Fjokra. Et puis vous critiquez, vous critiquez (... j’ai les noms!), mais comment vous feriez, vous, pour évoquer une musique qui, tour à tour, donne furieusement envie de se trémousser comme un R2-D2 Travolta, offre des plages mélo-introspectives dégageant un flegme classieux assez British, et dégaine des guitares parfois aussi graisseuses que grésillantes? C’est que c’est chaud de cerner en 3 coups de pinceaux cette rencontre improbable entre Pain, Muse, Die Krupps, Leprous, Sybreed et Prodigy!
Alors si vous êtes du genre à vouloir être happé d’un coup d’un seul par la fièvre de hits déraisonnablement accrocheurs, sautez direct’ sur les pistes « Mr. Lampshade » (du groove martial balancé par un Sybreed en showcase sur Ouï FM), « Sen » (Kobi d’Orphaned Land assurant le chant sur un titre de Pain) ou « Cool » (Muse tape le bœuf avec Die Krupps). Si vous préférez laisser infuser plus longuement, plus profondément, fermez les yeux en vous passant « Tanerthos » (le Textures de « Reaching Home » abandonne le Djent pour le Metal / Prog / Rock qui prend aux tripes) ou « Soulblind » (confidences inquiétantes d’un Osaka Punch paressant sur des draps de velours). Pour le gros Rock et les cordes qui vrombissent, on vous orientera plutôt vers « Prey » et « Getting Nowhere ». ‘z’aurez même un peu de Punk Rock ensoleillé sur toute une partie de « Idea ».
On gardera quand même la tête froide en signalant que l’album est un peu déséquilibré, la première partie de celui-ci renfermant à elle toute seule un bon 85% des moments tripants – quoique le très Prodigy-ien « Karina K » défende haut les couleurs de la 2e mi-temps. On reprochera notamment à « Light » de faire dans le sous-Punish Yourself qui loupe le coche et manque d’accroche, et au long « Z » d’être bien trop fade et sucré pour mériter d’être celui qui distribue les « Au revoir, à bientôt » en fin de course. N’empêche, pas de quoi tailler un short à Taner-en-short (ah merde, j’avais promis de pas la faire…), les Allemands proposant non seulement du matériel extrêmement original, mais même carrément captivant. Putain du coup quel dommage que le groupe ait décidé de splitter fin 2016… :(
La chronique, version courte: Non seulement la rencontre improbable entre les univers de Pain, Muse, Die Krupps, Leprous, Sybreed et Prodigy ne sonne pas du tout comme vous pourriez vous y attendre, mais en plus elle produit des tubes imparables comme « Mr. Lampshade » et « Sen »… Alors, quand est-ce que vous élargissez un peu votre horizon musical?
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 29/06/2017 à 21:01:13
J.A.M.A.I.S
cglaume le 30/06/2017 à 00:16:47
J.Aime.le.Metal.Avec.une.Influence.Salsa ?
AJOUTER UN COMMENTAIRE