Impure Wilhelmina - Black Honey

Chronique CD album (01:02:37)

chronique Impure Wilhelmina - Black Honey

Initialement annoncé pour Mars 2013, il aura donc fallu attendre le 14 février pour enfin écouter ce "Black Honey" qui s'est tant fait désirer.

De l'impatience était né le désespoir. Et c'est sans doute dans cet état que l'on devient parfaitement réceptif à la musique d'Impure Wilhelmina

 

Toutefois, avant de plonger complètement dans la chronique de cet album, il faut rappeler une chose primordiale avec IW. Leurs albums se digèrent à force de temps et d'écoutes, tant ils méritent qu'on leur laisse plusieurs chances.

Il faut toujours plusieurs jours voire semaines ou même des mois avant d'apprécier un album.

Particulièrement pour "Black honey". Car je n'ai aucun doute sur le fait que celui-ci sera clivant.

 

Comme d'habitude on se prend cette violence mélancolique en pleine face. Cette gifle pour laquelle on tend sciemment l'autre joue à chaque piste. 

Ce noise morose, ce hardcore dépressif, cette musique aux accents à la fois décadents et torturés.

Leur musique à bascule nous secoue entre une multitude d'humeurs sombres.

 

Pourtant la phase dépressive semble prendre le dessus...et avec le recul on se sent au milieu des cinq étapes du deuil.

Après le refus et la colère des précédents albums, il semblerait que la négociation et la dépression aient pris le pas. Et cette sensation on la doit au chant.

Le côté rageur et hurleur a totalement disparu.

Cette absence perturbante lors des premières écoutes laisse donc la place à un chant clair, sur la brèche et imparfait.

 

Moins imparfait qu'auparavant.

Totalement faux il y a quelques années, il s'est considérablement amélioré. Même si certains le trouveront "putassier", personne ne pourra nier la grande application sur le phrasé.

Mais qu'entendons nous s'il n'y a plus de rage ? 

 

Un noir...glaçant.

Le clavier (entre autres) sur "The man that I love" en témoigne parfaitement sur quelques notes et deux riffs.

 

Des incertitudes avec cette voix fragile et finalement de la résignation sur "God rules his empire" pour ce final bruitiste.

 

C'est aussi un instrumental : "Mute" qui coupe l'album en deux parties, le temps d'une pause vocale qui met en avant la parfaite harmonie des guitares.

 

C'est surtout une heure fluide, qui nous balade dans l'album le plus mélancolique de leur discographie et finalement, le plus touchant du groupe. Bien loin des intentions explosives et puissantes des débuts, il y a eu un énorme travail sur l'esthétique et l'habillage des 11 morceaux.

Pourtant, musicalement, on n'est pas si loin des deux précédentes sorties, mais l'angle sombre d'Impure Wilhelmina n'est plus le même.
 

C'est la profonde exploitation de sentiments désabusés qui prend le dessus pour une heure d'écoute qui en appelle des dizaines d'autres : que l'on aime dès la première écoute ou pas.

photo de Tookie
le 13/02/2014

5 COMMENTAIRES

bowl

bowl le 13/02/2014 à 13:09:24

C'est joliment écrit et décrit ! Un album qui mérite des dizaines d'écoute et qui prend au fur et à mesure tout son sens !

Sam

Sam le 13/02/2014 à 15:21:48

"Leurs albums se digèrent à force de temps et d'écoutes"/"Il faut toujours plusieurs jours voire semaines ou même des mois avant d'apprécier un album. Particulièrement pour "Black honey" / "il aura donc fallu attendre le 14 février pour enfin écouter ce "Black Honey""

heu... on est le 13 février. Dois-je en conclure que tu étais séduis d'avance (ne prétend pas le contraire :) )? Ha mon avis, on ne devrait pas parler plutôt du 4 février?...

Crousti Boy

Crousti Boy le 13/02/2014 à 20:19:56

Bien d'accord avec la chronique. J'ai traversé une phase d’étonnement du fait de l'absence de ce chant hurlé si caractéristique. Mais au fil des (relativement maigres) écoutes en streaming, je m'y habitue et j'apprécie vraiment le changement, car ça souligne le côté hyper mélancolique.

Pour moi, ils ont toujours été les Chokebore du Hardcore, et c'est encore plus vrai maintenant (bon, faut tout de même pas être allergique à l'accent parfois limite, mais ça ajoute à la fébrilité/fragilité du chant).

Tookie

Tookie le 13/02/2014 à 21:40:17

@Bowl : Merci !
@Sam : Rha c'est Pidji qui s'est emballé, je pensais que la chro sortirait le même jour que l'album !
Et pour être sincère, malgré ma grande subjectivité, Pid' peut d'ailleurs en témoigner (ayant fait part de mon sentiment par mail) : la 1ère écoute n'était pas si emballée. Comme d'hab avec ce groupe qui est pourtant dans mon top 20...
Non, vraiment, j'ai eu pas mal d'écoutes pour prendre du recul...après, quand on aime comme j'aime ce groupe, je pars sans doute avec un sentiment plus positif...
@Crousti : J'avais pas songé à la comparaison, loin d'être bancale !

pidji

pidji le 13/02/2014 à 23:21:52

Haha désolé Rémi pour le coup !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025

HASARDandCO

Autopsy - mai 2012
Dead Season  - Dusting the rust