Túrin Turambar - Czas braku wojny
Chronique CD album (38:19)

- Style
Black Metal - Label(s)
Pagan Records - Sortie
2019
écouter "Czas braku wojny en entier"
Encore une découverte plaisante en provenance de Pologne, signée Pagan Records, même si, dans le cas échéant, il ne s'agit pas d'un nouveau venu. Après avoir publié une poignée de démo au cours des années 90, le groupe polonais Túrin Turambar est entré en sommeil (près de Cabed-en-Aras ?) avant d'être ressuscité en 2010. Désormais réduit à un one-man-band, il publie avec Czas braku wojny son cinquième album. Hormis quelques parties de batterie, le très actif Ataman Tolovy a pris en charge sur ce disque la composition, l'enregistrement, la production et l'artwork.
J'ai pu lire à droite et à gauche sur le Net que Túrin Turambar pratiquait un Black Metal d'avant-garde. J'ai personnellement des difficultés à adhérer à cet avis, mais il ne faut pas oublier que mes compétences en musicologie sont aussi développées que celles de mon collègue Cyril en matière de sociologie comparative sud-américaine. J'emploierais plutôt le terme de "bizarre", dans une acceptation vedbuensendienne.
La mise en son, pour commencer, est loin d'être mauvaise, au contraire, l'auditeur peut distinguer tous les instruments et s'il est familier de la langue de Henryk Sienkiewicz, le chant est compréhensible. Mais la production sonne roots de chez roots, fleurant bon les caves humides suintantes de salpêtre. À l'écoute de Czas braku wojny, l'auditeur a la sensation que le temps semble s'être arrêté en 1988, avant le le Black Metal n'ait subi de manière irrémédiable l'influence scandinave de la seconde vague. Il est plutôt renvoyé à l'époque où des groupes comme Bathory, Hellhammer ou Samaël définissait le genre. La patte NWOBHM est nettement sensible, tant au niveau des rythmiques que de certains riffs et chorus de guitare. À cette formule, le musicien polonais injecte une part non négligeable d'étrangeté dans sa manière d'arranger sa musique.
De ce fait, il se dégage de l'ensemble une sensation de malaise, encore plus forte que celle inhérente au genre. L'auditeur est sans cesse déstabilisé par un plan inattendu, une rythmique au premier abord bancale, un riff tordu. En voilà une excellente découverte que je vais m'attacher à suivre de près. Et je ne peux que vous conseiller d'en faire autant.
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