Warcollapse - Deserts Of Ash

Le retour des Suédois de Warcollapse aux affaires après un silence de 8 ans, c'est un peu comme le retour en rayon, de votre bière préférée à 14 degrés : une fête quoi.

Emballé sous une belle pochette morbide à souhait comme il se doit pour le genre, ce Deserts Of Ash revigore donc les clous, époussette la canette et met un coup de polish sur les badges.

Le genre ? Ah oui ! c'est tellement évident pour moi que j'en ai même pas causé. Warcollapse fait du crust.

Et du bon. Tchao.

Je l'ai déjà faite celle-là et si je n'étais pas sûr que les coquinous en question me lisent, je me serais arrêté ici. Car pondre une kro sur du Crust au bout de la 435 ème fois, ça oblige à la redondance.

Surtout que dans le monde du bruit, c'est le moins vendeur des genres.

Pensez donc : pour le Metalleux moyen, censé être apolitique, des mecs qui défendent un minimum de trucs autres que leur teub, Satan ou les Cendres de Tes Morts, ça gonfle. Pour le Punk moyen : ben il ne s'abaissera jamais à lire une chronique, c'est trop bourgeois.

Alors autant prêcher dans un désert, de cendres ici.

"Masspyskos" est écrit en langue d'origine donc on capte walou au propos. Mais niveau de la forme ce sera du lourd, du éructé, basé sur deux riffs. Il n'en faut pas plus car l'un relève la tête et l'autre la coupe comme un rasoir à deux lames.

"The End Game" nous fait dire que la retraite c'est pas pour les Suédois. Prenons ce morceau comme une sorte de manuel de ce que doit être un titre de Crust. Idem pour "As They Decide" et "Coffin Ride": le crusty trio a la patate et se montre toujours prêt à se friter.

Le titre "Deserts Of Ash" agit alors comme une petite surprise en faisant directement penser à la horde historique de Leggo, Deviated Instinct. Des Kängpunks qui font du stenchcore à la rosbif : ça donne une prédiction pas bien jouasse pour notre futur. Les climatosceptiques pourront toujours courir quand la horde d'Humungus sera à leur trousse.

Warcollapse ne pond que 5 titres pour officialiser sa bonne santé. Pour un groupe qu'on pensait perdu dans les brumes du temps, on s'en contentera en attendant la suite sur un format plus long.

Crom-Cruach

le 03/06/2019