Among Tides - Bleubonheur

Chronique CD album (22:21)

chronique Among Tides - Bleubonheur

Le Mans, ville d’outsiders par réputation et dont sont originaires les membres d’Among Tides. La Sarthe, c’est un délire qu’on s’le dise. Et pourtant, il se passe des choses sur zone, son lot de gens notables y vivent et y ont séjourné : Nine Eleven, Inspector Cluzo, Seaside Suicide Records, Suicidal Tendencies, F.Fillon… Rend l’argent fumier !

Ville pas si anecdotique quand tu y regardes de plus près et quand t’as les relations sur place. Comme toujours, les gens font les villes et pas le contraire. Après les frérots c’est chaud quand même vos origines, détendez-vous un peu et allez à la recherche du swag Hardcore. Laval c’est le Swag hardcore il parait, et puis ça bouge comme dans la creuse… Allez en vrai on s’en fout des origines et on fait la nique au centralisme culturel et à ses logiques d’invisibilisation des périphéries, l’essentiel c’est d’agir là où tu te trouves…Among Tides le fait très bien! Mais bref ! A vous les studios…

 

Bonsoiiiiir PAAARRRIIISSS ! (Jubilation mentale en cours… :p )

 

Among Tides replace Le Mans sur la carte hardcore hexagonale et ça c’est coolos. Le power Trio Manceaux nous la joue à l’ancienne avec son screamo très typé début 2000. L’âge d’or du screamo en somme. Une époque, une Belle époque qui nous a gratifié de la plus poétique, abrasive et poignante vague Punk-Hardcore. Pas forcément la plus réjouissante et optimiste sur l’avenir mais très certainement la plus viscéralement engageante. Les poils se dressent, l’évocation me rend heureux, « Marathon » dans les oreilles, l’amour c’est d’la bombe comme sentiment. Among Tides, c’est surtout mon p’tit crush du moment, en plus les gars m’ont fait une très agréable impression devant leurs amplis autant que derrière le bar de la salle gueule. Abordables, humbles et passionnés. Le tryptique qui fait zizir, le feeling passe et l’attachement s’impose.

 

Le chanteur s’exprime à la manière du regretté Jérome d’Amanda Woodward. Ça déclame des sentiments désespérés bien plus que ça ne se les arrache. Lorsque les chœurs se ramènent dans l’ambiance screamo ça parle aussi. Moins fan des moments chantés en chœurs, sur des voix claires, à la manière du dernier Yarostan, des moments plus enlevés qui malheureusement me laisse un peu indifférent « Déshumain », « Vacuité et reflets ». Plus ça va, moins je ressens du plaisir et le besoin de décrocher rythmiquement quand j’écoute du screamo. Les pauses me lourdent de plus en plus mais c’est juste mon ressenti donc si ça vous parle c’est tant mieux. 

 

Le batteur fait ses bails, pose des sections rythmiques véloces, quelques fantaisies et réjouissances percussives. Son feeling est évident, ses frappes sont mesurées quand le tempo retombe vers des contrées Post-Rock/Hardcore, plus loquaces quand leur hardcore se met en branle. Le mec sait rider ses fûts et ça s’entend. Un très bon atout du groupe, les autres ne sont pas en reste non plus…

 

Les textes sont écrits dans la langue de Renaud avec tout le spleen et le drama personnel et social que suppose le style. Des histoires faites de merditudes environnantes, de frustrations constantes, d’impuissance et de dégout face à l’ordre des choses. Petite extraction de circonstances qui m’a bien fait phaser :« Second rôle d’une vie de série B (…) à se regarder danser, dans la paume des rois ». Des vies insatisfaites, des manques à vivre et à être dans ce régime de pouvoir qui humilie, brise et diminue les existences. Une manière d’écrire qui embrasse les vibs de la French Touch of Screamo. Mihai Edrisch, Le prés ou je suis mort, Daitro, Belle époque… De belles étoiles Punx… parmi tant d’autres… Among Tides a sainement digéré toutes ces références sans pour autant réussir à les surpasser. Après on s’en carre la pistache des hiérarchies. Among Tides fait la musique qu’il aime et avec la manière. « Second Rôle » est le morceau de bravoure du skeud duquel se dégage une aura Screamo imparable. Et puis les rebonds du riff collent très très bien à ceux de la caisse claire. Rythmiquement enjaillant! Très bon titre, fonceur, poignant et exécuté par 3 forçats sensibles et magnifiques. « Niagara » et son intro très Emo fait kiffer, Among Tides mélange le Post-Rock (dispensable perso), le screamo et l’emo. Petite capture d'écran du faciès durant l'écoute de Bleu Bonheur, la banane est en dessous, les yeux lacrimaux en-dessus, on est bon... 

 

Pour finir et si jamais Among Tides passe dans vos bourgades décentralisées, feu les amis.es !! Une belle soirée hardcore en émotions vous attend, comme il m’a été donné de vivre… J’ai pu en compagnie d’un camarade Pingouins, sans relâche acclimaté à la chaleur du Sud et des amplis, résilience climatique oblige… assister à un concert dans une Salle tronche conquise. En compagnie de Tenue,  Among Tides nous a mis la fièvre dans une salle estivale qui de base affichait 50 degré au compteur. Un Pingouin a survécu, comme quoi les collapsologues disaient nimp! :p Souvenir ému… prenez soin de vous les Mançeaux… et cœur avec les bras.

 

 

photo de Freaks
le 13/12/2022

4 COMMENTAIRES

Pingouins

Pingouins le 13/12/2022 à 10:57:56

Ah je me disais bien que ce nom me disait quelque chose ! Le concert était bien sympathique en effet (même si j'étais surtout là pour Tenue, excellents), a voir ce que dit le disque !

Gui Noiseup

Gui Noiseup le 07/05/2023 à 06:30:16

Ah ah, avec l'allusion à Amanda Woodward tu m'as définitivement donné envie de les découvrir !
Je fonce ! 

(pourquoi "le regretté" Jérôme au fait ?) 

Gui Noiseup

Gui Noiseup le 07/05/2023 à 06:54:38

Mis à part le fait qu'il se soit barré vivre en Espagne je veux dire ? Rien de grave j'espère ? 

Freaks

Freaks le 09/05/2023 à 14:53:16

Non non rien de grave, c'est juste parce qu'on regrette Amanda woodward. ;)

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