Puteraeon - Mountains Of Madness
Chronique CD album (07:30)

- Style
Swedeath Lovecratien - Label(s)
Emanzipation Productions - Date de sortie
30 mai 2025 - écouter via bandcamp
« Je me vois contrains de parler parce que plusieurs savants ont refusé mes conseils sans savoir pourquoi. »
Et oui, c’est ça de faire partie de la Team COREandCO : pas grand monde ne m’écoute depuis plus d’une décennie.
Les fous se rassurent avec leurs groupes disparates aux influences chaudes et atoniques. Ils se bercent d’illusions alors que derrière le Mur de La Sieste se cache Des Couleurs Top Cheloues redoutées par Herbert Marine West Lepen.
Ouais, je vais faire dans le Conspi' là.
Écrit par Lovecraft en février et mars 1931, At the Mountains of Madness est rédigé à la première personne par le personnage principal, William Dyer, professeur et géologue de la prestigieuse Université de Miskatonic. Ce récit nous conte des secrets trop flippants relatifs à une expédition scientifique envoyé en Antarctique, en 1930 avec le financement de la fondation Nathaniel Derby Pickman. Ce cauchemar éveillé nous est contée dans l’espoir de dissuader l'envoi d’une prochaine équipe dans ces contrées.
Et qui se risquerait à une mort grave pas sympa.
Les amateurs du groupe suédois retrouveront, donc, sans surprise, la passion du combo pour les écrits paranoïaques de l’ermite raciste. Mais après Quindecennial Horror, un Ep très frontal dans la plus pure tradition swedeath, en 2024, Puteraeon décide ici de sortir son Magnum Opus, son Millésime, sa Plus Belle Année. Et la Saison des Vendanges sera morbide et gelée.
Car de son leimotiv redoutablement brutal et fugacement mélodique, le combo a puisé sa froide moelle en l’arrachant de ses propres os.
Dès le titre d’intro, aux premières notes sinistres, on sait que le voyage va être âpre.
La Faucheuse Blanche va faire sa moisson. Les gonades se rétractent à l’état de noisette devant cette maîtrise absolue du Mort Metal Vieille Ecole. La basse totalitaire nous flagelle de ses tentacules impies et nous fout les Shoggoths. Cet instru œuvre donc dans les immensités de la folie glacée et nous fait toucher du doigt l’horreur made in H.P. La prod moderne mais grésillante nous hurle aux oreilles, directement.
L‘intro de "Remnants" viendra appuyer mon propos alors que nous nous perdons pour crever dans le blizzard en proie à une frayeur sans nom. Du moins d’aucun nom qu’un humain puisse prononcer (genre « Trrttyhhhhdgrtg’hhjjkkl' bordelaquuuuuuu»).
Maître d’œuvre furieux et ancestral, Jonas, au micro (et à la guitare), se montre le pourvoyeur d’une non-compromission permanente.
Car au milieu des envolées mélo (un break aérien sur "The Namless City", une intro et le refrain de "Watchers At The Abyss" ou encore le magnifique "I’m The Darkness"), le frontman reste un point d’accroche inébranlable dans la sauvagerie primitive.
Il hurle alors parfois comme en proie à la plus terribles des terreurs. La folie du Horla de Maupassant.
Il ricane comme un dément.
Puis, le passionnant "Watchers At The Abyss", déjà évoqué, dérape étonnamment sur la banquise, pour rejoindre des pays plus prog.
Les Suédois n’hésitent pas, aussi, à se rendre cinématographique sur une intro ("God Of The Unhallowed Space") renforçant l’immersion terrifiante qui nous plonge sous la glace du Grand Nord pour contempler des horreurs.
Chaque titre est, ainsi, dosé à la perfection pour nous suffoquer sans pitié. Alors, certains trouveront que le The Great Old Ones est plus représentatif niveau littérature par leur passion commune avec les Suédois. Mais Puteraeon est primal, et renvoie à une peur ancrée dans notre ADN.
La peur des nuits froides de l’Aube de l’humanité alors qu'Homo Debilus n'y voyait rien dans le noir.
Le cauchemar ne fait pas que ramper autour de nous. Ce n’est pas une simple menace atavique. L’horreur nous poursuit dans une avalanche de riffs en HM-2 Boss faisant passer un ours polaire possédé par The Thing pour Babouche, le singe débile de Dora. Nous devenons alors des proies pitoyables et caquetantes issues de millions d’années de régression. Même si musicalement, Puteraeon montre une superbe swedish évolution.
« Sur le moment, il se borna à répéter comme un automate le mystérieux appel que nul homme n’a jamais déchiffré : Swiiideaf ! Swiiideaf ! »
6 COMMENTAIRES
cglaume le 26/05/2025 à 10:01:47
Effrayées par Chtulhu, les lettres de la célèbre pédale de sont mises dans le désordre 😅
Crom-Cruach le 26/05/2025 à 13:41:19
Non d'une couille écailleuse de Profonds !
Crom-Cruach le 26/05/2025 à 13:41:26
NOM !!!!!
Ancient Bob le 26/05/2025 à 15:51:36
Chouette chronique et les morceaux déjà accessibles sont bouillants, c'est donc cela qu'on nomme des (poum tchik tchik poum) chauds goths?
Thedukilla le 26/05/2025 à 16:04:33
L’album est monstrueux, la chro tout autant : une seule bête avec des bouts de Maupassant, Lovecraft, et Pascal Obispo, y’a de quoi se fhtagn le R’lyeh, comme disent les jeunes.
Je vais le mettre une quatorzième fois en attaquant Les Chats d’Ulthar, pour la peine.
Crom-Cruach le 26/05/2025 à 20:04:21
Miaou !
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