Gaystapo - Back To Speak The Truth

Chronique K7 (10:00)

chronique Gaystapo - Back To Speak The Truth

Les vilains petits conn... canards sont de retour pour vous dire la vérité, toute la putain de vérité ! Face dans la mare ! Que les hypocrites et les asticotés du premier degré aillent se terrer, et vite ! Cachez les kikis pleurnichards qui dépassent, sinon COUIC !

 

Allez, bande de guignols, puisqu'il faut vraiment tout vous mâcher le merdier, je reproduis ici pour vous « l'avertissement » qui figurait en sur-pochette de leur précédente cassette (regroupant les EPees Support Your Local Gaystapo et Everybody Hates Gaystapo) :

"Achtung ! This is not another shitty punk tape. This is Gaystapo. If you buy this record people will call you a racist/a mysoginist hatemonger or a retarded white suppremacist. Even if it's more probable that you're GAY. GO FUCK YOURSELF".

OK ?

Bon. Tout est dit, non ?, il n'y a plus de question à se poser. Si en outre vous êtes clients d'autres salopards comme Anal Cunt ou les vieux disques de Cripple Bastards, vous devriez pleinement saisir toute l'ampleur des savoureux grincements de dents spasmodiques déclenchés par le groupe autoproclamé Hardcore Négatif – étiquette dérobée par Kickback une sombre nuit aux longs couteaux, il fallait que ce soit dit, pourvu que ça rrrrrrrentre dans l'Histoire.

 

J'aurais dû, j'aurais voulu chroniquer la précédente cassette en question mais que voulez-vous, mon temps libre rétrécit comme une vieille peau de zob chagrineuse. Alors je vais droit à la « nouveauté », bébé.

 

On retrouve ici avec une joie malsaine le Hardcore, le Punk et les giclées de Grind pas métallisé qui faisaient déjà tout l'allant du groupe sur leurs excellents premiers efforts (...rrrrRRRRRRHAAAAANTRE!). De l'énergie brute et mauvaise, du tranchant, des chœurs de hooligans, de la haine à la brouette et des tire-tout-droit directs entre deux cervicales, penché sur la baignoire ça ne pouvait que finir comme ça.

- Toujours des putains de tubes ! -

Mais il y a ce nouveau chanteur. Le grand Uro Ben, tiré de son Uro Star et de son free-jazz primesautier, remplace le bon Pibe (la légende susurre qu'il commençait à complexer – moi je pencherais plutôt pour des menaces envers lui et sa famille qui l'auraient amené à jeter le torchon dans la fosse commune) et ajoute son côté porc (vocalement, bien entendu, quoique... pas tant que ça) et surtout une foutue niaque trépignante. Et comme c'est forcément quelqu'un bourré d'humour, en concert il arrive d'entendre des voix Oï au beau milieu du bousin. Si, si.

Là, sur ce retour à la Vérité, on ne sait plus trop qui chante quoi, puisque tout le monde s'est mis derrière les micros, pour un rendu digne de la pire des milices.

"Vermins ! You're pissing us for too long, now you'll get what you deserve."

 

Toujours des putains de tubes, disais-je un peu trop craintivement ?

Oui. Et c'est peut-être encore pire cette fois. Gaystapo deviendrait de plus en plus hymnique ? Nique, nique ? J'en donne ma langue à la Shoah.

Quitte à faire du limite moshing de cailleras dans le break et le final du très grindcore "Back To Speak The Truth". Quitte à devenir plus mélodiques dans "Enough Hate" ; et carrément old-school (rassurez-vous : les revivalistes, ils les méprisent comme les autres).

Et le père Campello ! Entre deux salves de riffs anthracites et grognons, il part à la pêche au coup de gratte conquérant et en ressort de beaux poissons bien dentus ("Skinheads Fags Are No Friends Of Mine" et sa savoureuse phrase "White Power is your fetichism because you can't cum in a woman. Soon or late, you'll replace swastika with a rainbow flag", mais bon faut lire tous les textes, y'a des perles à la chaîne ; mais je m'égare...). "Swiss Fat Fuck" est ainsi une vraie charge, absolue ; le Grind coule encore de "Decebrate Youth" avant de sombrer dans le mid-tempo vicieux (oh la ligne de basse qui gondole!) et et et et je ne sais plus où j'en suis, la fin de la face A colle des morceaux à la chaîne, je ne sais plus quel avorton appartient à qui, juste que "Nazi Or Not" doit bien commencer quelque part pour finir avant la face B.

La dite qui commence par la tornade "Non Followers Of The Swedish Shit", avec la batterie mitraillante de Gonzo, la ride qui tinte à 200. Et donc on y trouvera aussi les géniaux "Skinheads Fags..." et "Enough Hate", mais j'en ai déjà parlé. Un peu mes chouchous indignes.

Wooooooooo-oh-hooo ! C'est déjà fini. Merde ça va vite.

 

Non, les tubes chez Gaystapo, c'est pas nouveau, c'est ce qui caractérise le groupe à mon sens : la teigne hautaine, l'humour violent et absurde jusqu'à en devenir vraiment ,vraiment drôle, et avant tout des compos très bien pensées. Étonnant mélange de chants de bourrins, d'allégresse galopante et massacrante via la batterie, et de presque nonchalante souplesse sournoise dans les cordes (ça passe du Grind au Punk grincheux sans prévenir), élastique comme la démarche assurée d'une petite frappe de bas quartier ; Gaystapo témoigne d'un savoir faire mal certain et réussit l'exploit de faire sonner ses morceaux revanchards comme des classiques indéboulonnables, classiques dans le sens noble du terme. Le charme de l'évidence, de l'instinctif au naturel, de...

HA MAIS TA GUEULE !

 

La noblesse de Gaystapo, ha ! Parlons-en.

Car si la haine de tout et de n'importe quoi est en permanence éructée, cela permet finalement au groupe de faire passer quelques vérités implacables quand on y réfléchit deux secondes.

Au cours de leur discographie, ils s'en sont pris aux squatts pourris, véritables insultes à la dignité – ne soyons pas angéliques, merde !, si certains squatts sont chouettes, d'autres sont effectivement... Atroces – à la fermeture d'esprit, au conformisme ou tout simplement à l'idiotie d'un bon paquet de cons du milieu dit « Punk », aux crétins skinheads qui passent d'un camp à l'autre – ça se voit plus que certains ne veulent croire, et est-ce vraiment étonnant ? –, à gauche, Blam !, à droite, Paf !, si seulement ils embrassaient les platanes !, aux métalleux baveux cons comme leurs cheveux puants, aux non-fumeurs forcément insipides ("You don't smoke, so you're a fag, you know I'm fucking right"), et encore à tant d'autres...

Peut-être que Gaystapo c'est juste des types qui n'en peuvent plus de la stupidité et qui tournent tout ce ressentiment bilieux dans une grande marmite de haine froide et d'humour bête et méchant. Hara-Kiri imposé pour les pleutres !

Ça fait un bien fou, on se sent moins seul et surtout c'est de la bonne musique.

Procurez-vous la cassette là-bas :

http://female.rec.perso.sfr.fr/

Label D.I.Y. 100% financé par la CAF, garanti sur facture.

 

Mais viens pas te plaindre, on t'a prévenu et on t'a tout expliqué : si t'as rien compris c'est que t'es vraiment un beau tas de merde.

Même s'il est plus probable que tu es GAY.

photo de El Gep
le 14/04/2014

6 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 14/04/2014 à 12:28:41

Le genre de groupe qui te va comme un g[l]an[d/t] mon cher Geppy :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/04/2014 à 13:07:02

"J'en donne ma langue à la shoa" : mouah ah ah.

el gep

el gep le 14/04/2014 à 13:11:30

Ouais, Crom, celle-là elle est vraiment mauvaise.

daminoux

daminoux le 14/04/2014 à 13:40:41

dommage que le pochette sois digne d'un mauvais groupe de goregrind... mais musicalement ça me branche j'attend d'avoir cette petit tape pour me faire une idée...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/04/2014 à 13:49:15

El Gep, au contraire, elle est bien bonne.

cglaume

cglaume le 14/04/2014 à 13:57:46

Daminoux, dans le cas présent on ne parle pas de "petite tape" mais de "petite frappe" :)

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