Nemost - The Shadow's Trail

Chronique CD album (36:36)

chronique Nemost - The Shadow's Trail

Démarrage acoustique sur une attaque nerveuse des cordes, à l’andalouse, dans une atmosphère d’attente sombre mais chaude, grave mais fière,  presque fiévreuse … Shadow’s Trail partait du bon pied, sur un « Prélude » pas révolutionnaire mais remplissant hardiment son rôle d’appetizer gourmand. Puis « Sardanapale » (« Mille sabords! Moule à gaufres », oui je sais …) nous balance sans plus attendre un somptueux tapis de lead garnissant le fond de l’espace sonore de sa beauté glacée et de ses échos réminiscents du Tales From The 1000 Lakes et autre Black Winter Day des finlandais d’Amorphis. Arrivent des mélodies douces mais puissantes et un growl chaleureux: tiens, le fan club d’Edge of Sanity a une branche parisienne (message à caractère informatif: Nemost est un groupe de la capitale)? Eh mais attendez: ces modulations apportées au chant, ces éructations rocailleuses qui se parent de miel pour prendre des intonations de crooner … C’est Taneli Jarva de Sentenced, époque Amok / Love & Death ou bien me trompé-je? Diantre, quel cocktail! Certes, on est plus dans le copier / coller / adapter sans réelle surprise que dans la sublimation experte, mais ne boudons pas notre plaisir que diable!

 

So what’s next?

On reste dans le froid mais mélodique avec un riff à la coloration black/death sucré que « Skin for Skin » enchâsse dans un morceau globalement assez « gentil ». Le chant continue de se clarifier, dans des teintes qui rappellent un peu la période où The Defaced sortait Domination Commence et Gardenian livrait Sindustries. Bon, tout ça est certes un peu chamallow, mais 'y a moyen qu’on soit copains, et qu’un 7 – voire 7,5 si ça suit vraiment – pointe son nez à la droite de la chronique …

 

Bah oui mais en fait non.

Car dès « Whisper » s’amorce le début de la fin des haricots. Des intros dark électro-acoustiques, des leads pleines de trémolos larmoyants, un chant qui n’en finit pas de marier grunts inoffensifs et élans rock virils-mais-sensibles à la Nickelback: c’est un véritable raz-de-marée de guimauve mélancolico-gnangnan qui nous tombe tout d’un coup sur le coin du museau.

 

Mais, mais... Pourquoi tant de haine (ou plutôt si peu)…? 

C’est vrai qu’Edge of Sanity tirait vers le goth parfois, que les Amorphis et autres Sentenced se sont enfoncés dans les eaux ténébreuses de la déprime à la mode dans leurs contrées enneigées, et qu’il est plus facile d’emballer quand on met à nu son cœur de guerrier meurtri que quand on crache du mollard crust à même la moquette, m’enfin la guimauve, à haute dose, ça tue aussi! Et si Nemost jette quelques bouées aux metalleux en mal de sensations fortes échoués ici par hasard, ceci via un déchaînement de violence black/death par-ci (« Whisper »), un peu de tapping ou des twin guitares tricoteuses par-là, ou encore de gros sabots épic-viking-mélo-truc sur « Orcus », les deux derniers tiers de l’album restent assez pénibles, des pics particulièrement insupportables provoquant même quelques remontées de bile sur « Unexpected » (Aaargh le chant!!) ou sur « Ritual » (Summum du slow dépressivo-dark-mate-moi-cette-petite-goth-comment-je-m'en-vais-te-l’emballer …).

 

Le premier album des parisiens de Nemost est donc pétri de bonnes influences – aaaaah les années 94-95-96 et le glissement progressif de l'extrême scandinave des marais bourbeux de Stockholm vers les parcs d'attraction flashy de Göteborg –, mais malheureusement pas de bonnes intentions! Dommage, je m’attendais à trouver plus de gros poissons dans le Monde de Nemost (T’étais pas obligé de la faire celle-là …). Allez, 5,5/10 pour prendre en compte le point de vue des dépressifs qui noient leur chagrin dans le sucre…

photo de Cglaume
le 02/12/2010

6 COMMENTAIRES

GuimauveNoire

GuimauveNoire le 02/12/2010 à 16:00:47

COREandCO ??? C'est quoi ça ?? Une entreprise de démolition qui n'aime que le lourd, le gras et les ténèbres ?

sepulturastaman

sepulturastaman le 02/12/2010 à 16:23:47

Ça m'va comme definition.

GuimauveNoire

GuimauveNoire le 02/12/2010 à 16:48:13

à titre indicatif "la fin des haricots" ou "perte de tout espoir"... N'est pas très jeune comme expression.
Elle date du début du XXe siècle. Malgré sa "fraîcheur", son origine réelle reste aussi obscure que le mauvais côté de la force. (!!!!)
Mais les explications généralement proposées ne sont pas légion pour autant.

Son origine, donc, viendrait d'avant l'apparition de la télévision, la lucarne qui a tué la convivialité et les discussions familiales, phénomène encore aggravé par l'arrivée d'Internet[1].
A cette époque, les jeux de société étaient une occupation plus que courante. En famille, les mises ne se faisaient pas avec de l'argent, mais avec des choses diverses dont des haricots secs. Et quand un joueur n'avait plus de haricots, c'était vraiment la fin de tout pour lui, puisqu'il était éjecté de la partie (et qu'il ne pouvait même pas se rabattre sur sa PS2 ou sur un épisode des Shadoks ou de Desperate Housewives, par exemple)......
Donc "whisper"... et tu sors.

Pas moi.
J'aime.
Je dois être en pleine déprime dépressionnante
guimauviennegnangnanchamallowesque.
Bouhhhhh
8/10

GuimauveNoire

GuimauveNoire le 02/12/2010 à 16:49:57

ben ouais, j'ai fait un copier / coller / adapter sans réelle surprise ....

cglaume

cglaume le 02/12/2010 à 17:18:56

Faut croire que - mis en appétit par d'aussi bonnes références mélo-death - les coulées de musique plus dark/goth m'ont fait m'étrangler un peu trop violemment. M'enfin vu ce qu'en dit HRM, d'autres oreilles sont plus réceptives. Tant mieux pour le groupe !

GuimauveNoire

GuimauveNoire le 02/12/2010 à 17:42:19

Pas faux.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements