Kataklysm - Of Ghosts and Gods

Chronique CD album (45:56)

chronique Kataklysm - Of Ghosts and Gods

Non non non, je vous vois venir: je suis très loin d’être le taliban que vous imaginez (enfin surtout toi, lecteur occasionnel et/ou fan hardcore des canadiens), désespérément accroché à Sorcery comme Nadine Morano aux dommages et intérêts réclamé à Guy Bedos. La preuve: j’avais trouvé l’album précédent du groupe plutôt sympa, et qui plus est je suis assez amateur de bon vieux Melodeath. J'ajouterai en sus que ni Maurizio ni Jean-François n’ont craché dans mon Yop… Alors non, vraiment, ce n’est pas là que se situe le problème, CQFD.

 

M’enfin quand même, quand on écoute « Breaching the Asylum » – le titre d’ouverture de ce 12e opus –, on en vient vite à se demander « Non mais quel est l’enfoiré qui a glissé un vieux clone souffreteux d’At The Gates dans le lecteur à la place du dernier Kataklysm? Kevin, rend le promo à papa! ». Certes Olivier Beaudoin – qui remplace le regretté Max Duhamel – se souvient de temps à autres qu’il ne se fera pas disputer s’il blaste un chouia de temps à autres. Mais bordel que ce « de temps à autres » est peu fréquent! Ils sont où les « Northern Blasts », tabernac’!? Et après cette froide douche introductive au sirop d’érable, comment le groupe se rattrape-t-il, mmhhh...? Je vous le donne Emile: avec un « Black Sheep » qui saucissonne du riff comme le plus moshy des passages Jump Da Fuck Up de votre groupe de Teencore US préféré. Si si. En même temps c'est vrai que le bestiau réchauffe agréablement la nuque. Mais putain on veut du Kataklysm nous, pas du Gojiro/Metalcore! Et pour couronner le tout, le refrain émo-mélo de cette 2e piste est tout ce qu’il y a de plus tristounet et sombre...

 

« ‘tain c’est quoi cette histoire? Poussin, vérifie voir quand même si ça ne serait pas plutôt un CD bonus sur la platine… »

 

Malheureusement non, pas d’erreur possible: Kataklysm a déroulé jusqu’à sa funeste conclusion le processus d’emmélodification entrepris il y a quelques temps déjà. Sauf que ce n’est même plus du Amon Amarth héroïque, du Illdisposed gouleyant ou du Edge of Sanity lumineux qui perce dans ses nouveaux titres, mais bien un Melodeath dépressif, morne et engourdi de la rythmique. A la limite on préfère presque quand le groupe se la joue « Djeunz », comme sur « The Black Sheep » ou sur les saccades revêches du début de « Hate Spirit »… Certes, ce n’est pas ce qu’on attend de lui, mais ça passe assez bien. Quand il emprunte l’autoroute du Thrash, sur « Soul Destroyer » notamment, le groupe retrouve également un peu de mordant. Et puis ce retour en force des grattes, vers 4:40 sur « The World Is A Dying Insect », nous redonne un peu le sourire.

 

...Mais c’est bien trop peu comparé à la morne plaine qu’est ce nouvel album sans panache, sans conviction… Et du coup sans plaisir.

 

L’honnêteté me force tout de même à dire que si un groupe inconnu avait sorti cet opus, il aurait écopé d’une note tournant entre 6 et 7… Mais bon sang, il s’agit du 12e album de Kataklysm! C’est quoi ce bordel?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  AVIS DE RECHERCHE. Le petit Kataklysm a disparu il y a peu, alors qu’on attendait de lui un 12e album pêchu et vivifiant. Il est habillé d’un T-shirt noir et d’un jean. Il se montrait autrefois turbulent, mais des témoignages concordants tendent à suggérer qu’il serait devenu triste et apathique. On l’aurait même entendu se complaire dans un Melodeath sombre et morne. Tout renseignement le concernant – lui ou ses ravisseurs – est à transmettre à l’Ambassade du Canada à Paris, ou à défaut au webzine CoreAndCo qui fera suivre.

photo de Cglaume
le 07/10/2015

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