Final Trigger - Skrap Metal Vol II

Chronique CD album (32:00)

chronique Final Trigger - Skrap Metal Vol II

Non non, il n’est pas question ici des givrés du ciboulot d’Akphaezya, mais des canadiens pas contents de Final Trigger. Donc pas de piège: « Vol II » indique bien que l’album dont on vous cause est effectivement la seconde production de ces virulents hérauts du « crossover » (au sens premier du terme) neo / hardcore / metal. Du « Skrap metal » qu’ils appellent ça. Alors, « skrap » ou « crap »? Eh bien disons – en y allant par 4 chemins – que l’opus contient tout ce qu'il faut pour séduire une jeunesse désanchantée engluée dans la skrise économique…

 

En même temps, le cocktail Slipknot / Limp Bizkit n’est pas non plus taillé pour plaire à tout le monde. Et j’ai bien peur que ma date de péremption soit dépassée depuis belle lurette pour ce genre de rebel songs trop-vénère-vas-y-on-les-nique. C’est que forcément, et d'une, la recette de ce potage grassouillet se base sur l'utilisation de riffs basiques de chez basiques, et de deux, ça appuie lourdement sur les mosh parts plutôt que de s’épanouir dans le sprint, et de trois, malheureusement les relents teenage-core de la chose interdisent définitivement au groupe de passer pour un combo un tant soit peu dangereux. Parce qu’autant, sans être ma tasse de calva, le hardcore d’ex-taulard tatoué ou le gangsta rap metal d’un Body Count peut en imposer, autant la formule développée par Final Trigger évoque une bande de p’tits jeunes rêvant de grandes scènes Linkin Parkiennes et affiche un degré de violence urbaine aussi menaçant et subversif qu’un « Nik les fliks » tagué par Kevin sur le mur du bahut.

 

Mais coiffons-nous du bandana Diesel de circonstance ainsi que de nos Converse préférées afin de profiter de ce Skrap Metal Vol II avec les oreilles adéquates. Cette métamorphose étant accomplie, que remarque-t-on? Un couple de beugleurs – voix de vénère coreux à ma droite, flow hiphop fulminant à ma gauche – qui dynamise efficacement les compos. Un guitariste qui sort régulièrement du bois pour poser des leads inattendus, tantôt « bluesy », tantôt disto-ïfiants dans la tradition de ceux qui ont trop la rage contre la chine-ma. On entend du scratch aussi, ce qui rajoute au côté jeunes wannabes. Sauf que sur « Time I’ve Wasted » celui-ci, allié aux invectives d’une sirène d’alarme véhémente, nous rappelle – le temps d’un court frisson de plaisir – la grande époque du « Falling Away » de Mordred. Enfin soyons honnêtes: le groupe remplit largement son contrat en proposant ce que le public visé ne manquera pas de qualifier de grosses bombes. Les « hits » en question s’appellent « Through The Darkness » (Limp Bizkiterie de festival rehaussée d’une guitare pas crado), « Just a Freak » (très accrocheur, et doté d’un refrain ânonné en boucle par une voix féminine relativement juvénile) et « Everday » (tranche d’Eminem metal à boucle de piano entêtante).

 

Skrap Metal Vol II a donc peu de chance de faire tourner les serviettes des vieux briscards ayant déjà des bennes et des bennes de riffs metal et de testostérone musicale dans les bottes. Par contre il ne fait pas de doute que l’opus pourra séduire les ados en tout début d’éducation metalo-musicale. Alors si on considère un 5/10 sur ma propre échelle de notation et le 8/10 qui devrait naturellement fleurir dans les caboches du cœur de cible de cette galette, ça nous amène à un 6.5/10 presque objectif.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: une cuillérée de Slipknot, une louchée de Linkin Bizkit, plus quelques pincées éparses de RATM, Eminem et Mordred, le tout largement arrosé de teenage-hardcore: voilà la recette du cocktail Skrap Metal des canadiens de Final Trigger.

photo de Cglaume
le 02/09/2013

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