Toehider - XII in XII #08 - Stereo Night Ash: Music for Relaxation, Meditation, Decatastrophizing and Deep Sleep

Chronique Maxi-cd / EP (01:06:41)

chronique Toehider - XII in XII #08 - Stereo Night Ash: Music for Relaxation, Meditation, Decatastrophizing and Deep Sleep

LE PROJET « 12 IN 12 », MILLÉSIME 2023

 

Explications préalables : entre mai 2009 et avril 2010, sa muse ayant alors manifestement besoin de coups de pied au train pour avancer, Mike Mills – Mr Toehider – s’est lancé dans un projet fou… Celui de livrer 12 EPs en 12 mois. Parce que certains sont comme ça : ils ont besoin de se fixer des objectifs inatteignables pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Résultat des courses : pari réussi ! Et de brillante façon qui plus est (vérifiez donc ici et ) ! Et comme ce genre d’expérience est de celles dont on ressort en se disant « Plus jamais ça ! », Mike n’a pas pu s’empêcher : il a fallu qu’il recommence ! Dès le 23 février 2023 pour ceux qui suivent le groupe sur Patreon. Et à partir de début août pour les autres.

 

MOIS 8 : MAINLY SONGS ABOUT DODO

Il existait une chance non nulle que cela arrive. Car les deux projets XII in XII ont beaucoup en commun. Au-delà même de leur gémellité dodécamaniaque (SOS néologisme, j’écoute ?). Regardez : le Heavy de Take on a Tank renvoie clairement à celui de Metaltarsus. Children of the Sun 3 prolonge le premier épisode commencé lors du marathon EP-esque de 2009. La longue piste unique de Toad Hirer est le pendant évident de Done and Dusted. Mais c’est vrai que l’on ne voulait pas croire – non : on se refusait à envisager – que 9 lui aussi aurait un jumeau en 2024. Parce que bon, il est gentil le Mikounet, mais a priori on ne s’enfourne pas ses décibels gourmands dans les oreilles pour faire venir à nous le marchand de sable !

 

… Malheureusement l’affreux jojo a recommencé. Grrrrrrr… Il faut cependant lui accorder ça : il a su réactualiser sa formule, histoire de ne pouvoir être taxé ni de redite, ni de ringardise. Non, pas en se mettant à l’ASMR, cela aurait été pousser le curseur du foutage de trogne un peu loin. Il a en revanche planté ses nappes ambiantes et ses monotones prières au dieu Morphée dans l’univers « rose néon » de la Synthwave. Sauf qu’au lieu de vous pousser à aller acheter du Coca au drive-in en Cadillac, les synthés de ce Toehider-là sont utilisés en mode escargot, chaque note émise ayant pour mission de rayonner paresseusement, en un long crescendo, puis un tout aussi long decrescendo se fondant dans le crescendo suivant, le tout sur fond de pluie et/ou de vent et/ou de ce genre de bruissement parasitaire que l’on pouvait entendre en fin de VHS, après que les derniers éléments filmés aient passé le relais à une nuée grise et fourmillante…

 

Ça fait envie hein ?

 

En tous cas, ainsi que l'explique le titre de l’EP, si vous avez besoin de vous relaxer, de méditer, ou de piquer un petit roupillon, en fond sonore c’est idéal, un peu comme ces mélopées New Age qu’on vous passe en fond sonore dans les salons de massage zen ou chez les chamanes ostéopathes.

 

Quoique si l’on ne glisse pas rapidement dans une bienheureuse transe parahypnique, Mike Mills se met rapidement à gêner le flot de mélatonine en venant nous susurrer des histoires futuristes à l’oreille, puis en posant des nappes subtilement plus anxiogènes, dont la luminescence laiteuse empêche les longues inspirations et expirations insouciantes – notez que, pour autant, cela n’affole nullement une rythmique toujours aussi inexistante.

 

Le tip de Tonton Cglaume : s’ils sont suffisamment braves pour supporter les vingt-trois premières minutes d’ambiance post-anesthésique proposées par Mike Mills, les amateurs de guitare pourront entendre quelques rares accords, lâchés en plein vide intersidéral, tel un Dire Straits s’endormant sur son calumet de la paix.

Car oui, le chroniqueur qui monologue ainsi face à vous a écouté cet EP trois fois, sans s’endormir, jusqu’au bout, afin de vous rendre compte de cette aventure « hibernaphonique » (SOS néologisme, c’est encore vous ?), et vous permettre d’en saisir ainsi les saveurs sans forcément avoir à y passer une grosse demi-heure.

On dit merci qui ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un peu comme il l’avait fait lors du premier marathon XII in XII avec l’EP 9, Mike Mills propose à travers Stereo Night Ash un véritable accompagnement personnalisé dans les bras de Morphée. C’est pourquoi cette demi-heure de relaxation affiche la tension d’une limace hébétée, l’abrasivité d’un nounours en peluche posé sur un coussin près d’un radiateur, et l’acidité d’une Chupa Chups arrosé de miel. Si la musique qui sort des enceintes de la salle d’attente de votre kiné bouddhiste vous insupporte au plus haut point, vous pouvez passer votre chemin.

 

photo de Cglaume
le 29/04/2024

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