(sic)monic - Somnambulist

Chronique CD album (1:14:41)

chronique (sic)monic - Somnambulist

A chaque époque sa quête et sa muse. Quand j’étais jeune, c’était après une Madonna rebaptisée Suzanne qu’on cavalait dans Desperately Seeking Susan. Dans les années 2000 par contre, c’est Monique qu’on seeke (hum… c’est pas une mouche, là, qu’on entend bzzzzzzzer?). Et puis ça n’est pas plus mal tiens, vu que la zic de ces Américains est plus raccord avec la couleur du papier-peint CoreAndCo que les élucubrations de celle qui n’est plus Like a Virgin depuis belle lurette.

 

Oui, c’est vrai: il n’y a aucune raison logique pour qu’en 2018 on vous sorte du chapeau une chronique du 2e album – sorti en 2009 – d’un groupe obscure dont on a du mal à savoir s’il a réussi à sortir ce 3e opus annoncé depuis 2015 ou non (les infos sur le net sont un peu contradictoires…). En même temps on ne devrait pas non plus autoriser des jeux de mots aussi pitoyables que celui meublant le paragraphe du dessus. Alors on n’est plus à une incartade douteuse près. Et puis merde, ce n’est pas parce que je le découvre tardivement que je vais m’interdire de partager avec vous la superbe surprise qu’a constituée ce Somnambulist. Car il y a de la GROSSE pépite pulpeuse sur l’heure et quart que dure l’engin. Et après tout, les chercheurs d’or qui gratouillent en ces pages n'ont-ils pas pour devoir de partager leur filon avec les copains?

 

Bon, perso je trouve ça chiant comme la mort les bio. Donc on va limiter l’exercice à une poignée d’infos. Allez, c'est parti! Les gugusses dont on cause aujourd'hui viennent de Phoenix (là où Harry zona), boivent de la Bud ensemble depuis 2005 et – d’après Wikipedia, qui est souvent approximatif dans ses étiquetages stylistiques – pratiquent un Metal moderne, progressif et expérimental. Mouais… Sauf qu’il ne s’agit ici ni de Textures, ni d’Animals As Leaders hein. A la limite, pour rester dans les clous de cette description, on pourrait plutôt les rapprocher de Sikth. Ouais, ça serait assez pertinent, tiens! Sauf que (Sic)monic n’a pas vraiment les groles maculées de Djent. Non, le groupe évoque plutôt un mélange d’un Psykup bien vénère, d’un Twelve Foot Ninja émouvant à beau chant clair, d’un Hacktivist dé-zyva-ifié & dé-djentifié, et d’un groupe de Metalcore débitant régulièrement ses gruik-mosheries aux limites de Deathcoreland. Ramené à quelques mots: du Néo, de la Fusion Rap Metal, du Metalcore, du Metal moderne… Oui, mais en bien! Plus une grosse aptitude à la mélodie / la ligne de chant entêtante. Plus, en effet (on arrive au qualificatif « expérimental »), une volonté d’élargir les horizons. Et là je ne parle pas de camaraderie entre compagnons de cellule, mais bien de ce caractère qui pousse certains artistes à sauter par-dessus la clôture des petits prés carrés dans lesquels on voudrait instinctivement les enfermer.

 

Somnambulist, c’est donc tout un tas de nouveaux morceaux qui vont s’accrocher avec insistance à votre crâne, après avoir percé la barrière de votre petit cœur. Car c’est par là que le groupe passe le plus souvent, utilisant pour ce faire d’amples éclaircies métallico-émotionnelles, ainsi que le chant poignant de Taylor. Putain quelle voix celui-là! Du growl profond aux trémolos terrassants, d’un flow Hip-Hop fluide à de la saturation néo-shriekée, il sait tout faire! On craque donc pour les caresses puissantes de « Till The Morning Light » et « O Blood And Grace ». Pour les chœurs quasi-religieux fermant « Illumination », ou pour le superbe mille-feuilles (« Sail On / Sail On / Move on / Move on… ») clôturant « Oxygen ». On hallucine devant l’évidente symbiose du mutant Skyclad / Limp Bizkit intitulé « Just How Far Down Do You Want To Go? ». Et on s’agenouille devant la beauté simple mais profonde des pauses “émo” « Requiem » (ballade acoustique transcendée par un chant clair laissant parler les tripes) et « Paradiseum » – qui, d’entrée, dépasse « More Than Words » d’une longue foulée pour, dès la moitié du morceau, n’être plus qu’un point à l’horizon devant le tube d’Extreme. La beauté nue, là, qui sort de vos écouteurs...

 

Alors oui, certains titres sont un peu longs (plus de 7 minutes). Et puis le groupe se perd parfois dans les moshcoreries un poil trop « djeunz ». « No Conscience » en est un bon exemple. Mais bordel, on a beau ne pas être très fan de la plupart des genres cités pour définir le style de (Sic)monic, il faut reconnaître que cet album recèle une grande quantité de moments vraiment incroyables. C’est le genre de galette pour laquelle on peut choper un gros coup de cœur. C’est du moins mon cas. Alors ne laissez pas le jeu de mot foireux de ce début de chronique vous détourner de cette grandiose galette.

 

PS: ma version de l’album propose 4 titres bonus. Trois sympathiques extraits du premier album, Look To The Skies – dont l’excellent « Fist To The Throat » aux accents nettement SOADiens. Ainsi qu’une reprise du « Devil Went Down To Georgia » du Charlie Daniels Band, qui semble ici une version countryfiée de « Just How Far Down Do You Want To Go? ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un mélange de Psykup, de Twelve Foot Ninja, de Metal/Deathcore et de mélodies émo-intelligentes qui viennent se loger dans votre palpitant sans abimer les côtes, voilà ce que vous propose Somnambulist. De la Fusion moderne, brillante, ouverte, sans trace de Djent. L’essayer c’est l’adopter.

photo de Cglaume
le 29/05/2018

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