Akvan - شکوه فراموش شده / Forgotten Glory

Chronique CD album (49:38 )

chronique Akvan - شکوه فراموش شده / Forgotten Glory

Quand un label, localisé au Canada, en l'occurrence Shaytan Productions, prend la peine d'envoyer des CD et un vinyle promo, la moindre des choses est d'en parler ici. Fort heureusement, ils ne méritent pas la poubelle direct, bien au contraire. Commençons donc par Akvan, formation originaire d'Iran, provenance à moitié surprenante car le label s'est fait le défenseur de groupes en provenance de pays où la pression religieuse n'est pas un vain mot. Habitué aux formats courts depuis sa création en 2015, le one-man-band publie en 2017 (la double traversée de l'Atlantique a été longue) son premier album. Je pense que nous, occidentaux engoncés dans notre petit confort matériel, avons du mal à saisir les difficultés d'un metalleux à Téhéran, ne serait-ce pour trouver un disque de Limp Bizkit. Alors ne parlons pas d'enregistrer et de sortir un disque de Black Metal. Rien que pour cela, Akvan mérite que l'on s'intéresse à lui...

 

L'intro à la cithare de rigueur plonge immédiatement l'auditeur dans ce Moyen-Orient aux traditions et à l'histoire plusieurs fois millénaires, suivie par une déclamation guerrière en langue arabe avant une attaque BM dans les règles de l'Art Noir. Par la suite, le cithare sera une composante importante du son Akvan au même niveau que certains emploient des synthés. J'imagine que les conditions d'enregistrement de l'album n'ont pas été des plus simples, ne serait-ce que d'un simple point de vue matériel. Du coup, je pardonne aisément au musicien cette production loin d'être nickel. En effet, la batterie est lointaine, les guitares étouffées, les instruments traditionnels qui semblent un peu posés sur le reste de la musique et le chant noyé dans la reverb'. Mais pour un groupe de Black, contrairement à du Prog ou du Heavy, ces défauts peuvent devenir un atout, et en l'occurrence, ils contribuent à donner à Forgotten Glory un vernis trve et renforcent son côté malsain.

 

Musicalement, c'est certain, Akvan n'apporte pas énormément de nouveautés, son Black Metal est plutôt classique quand on le débarrasse de ses atours moyen-orientaux. Il est toujours assez surprenant d'entendre pour une musique traditionnellement associée au froid des arrangements issus de régions désertiques. Mais tout cela n'est qu'un préjugé et le sentiment anti-religieux et la misanthropie qui animent Dominus Vizaresa sont palpables tout au long de l'album qui se veut des plus brutaux, malgré quelques passages plus posés comme le mid-tempo "Tabaristan", plus épique et traversé par un solo de guitare bien senti (c'est moins le cas de celui à la fin de "Fire And Steel")

 

Un bon album n'est pas qu'une simple succession de titres, aussi bons soient-ils, il faut également prendre en compte les intentions de son / ses géniteur(s). Et dans ce domaine, Akvan n'a pas à rougir.

photo de Xuaterc
le 18/02/2019

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