Kongh - Sole Creation

Chronique CD album (44:48)

chronique Kongh - Sole Creation

Ce groupe vous est recommandé notamment par Meshuggah et Ihsahn, y a pire comme référents, non ? Puisqu’on est dans l’instant name-dropping, si on cite comme influences Neurosis, Mastodon, voire Alice in Chains, ça vous parle ? Kongh viennent du pays des meubles en kit, et musicalement, c’est comme si Cult of Luna avait poursuivi sa carrière sans traîner sa musique dans des bains de mer calme ni dans des éthers vaporeux. Avant de poursuivre, il convient de préciser que si, après écoute du présent album, vous vous affirmez conquis, nous vous invitons à explorer le reste de leur discographie, notamment l’album « Counting hearbeats », plus brut, plus gras, plus monolithique, non seulement dans la musique (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne vous réserve pas moult surprises), mais surtout dans le chant.

 

Ici, celui-ci se montre plus varié. Dès le titre d’ouverture, « Sole creation », qui donne son nom à l’album, c’est ce qui frappe : passé les passages hurlés, la voix de David Johansson rappelle celle de Layne Staley, dans l’esprit. Elle se montre ample, pleine d’emphase. Musicalement, dès l’intro, le titre part sur un groove chaloupé qui ouvre les portes sur un voyage aux moult surprises. Evidemment, on est dans le royaume du sludge, du post metal, dans ce qu’ils ont de mieux, et partant, la règle des 3L se trouve ici respectée : lent, lourd, long. « Sole creation » garde néanmoins sa structure bondissante quasiment tout du long, tout en s’accordant des transitions et des passages plus lourds, plus doomesques. Véritable claque, servie par une production impeccable, le titre envahit l’espace et s’immisce dans les orifices, les pores, la chair, l’esprit.

 

Plus on s’enfonce dans l’album, et plus on s’y embourbe avec délice. Celui-ci ne compte que quatre titres, d’une durée moyenne de 10 minutes. Largement le temps de s’y perdre pour mieux y patauger. Et y replonge, une fois sa respiration reprise. Ainsi, « Tamed brute » délaisse le groove de « Sole creation » au bénéfice d’un martèlement pachydermique et incisif que vient contrebalancer le chant clair se baladant au gré de ses litanies. Avant que les growls viennent cracher leur rage rampante. Même lorsque le titre bascule sur un tempo de ballade, ce n’est jamais sans se déprendre de sa fureur poisseuse. Avant de finir dans un magma digne des meilleures célébrations chaotiques de Neurosis.

« The portals » se place dans le prolongement du précédent titre. Il rebondit dessus. Le chant clair, toujours très prégnant, survole à ras de terre les déflagrations éruptives des riffs de guitare, tandis que la batterie martèle et broie sans répit tout sur son passage. Tout cela pour mieux enchaîner avec l’intro du titre de clôture, « Skymning », havre de paix contemplatif.

 

Au final, « sole creation » offre un album parfaitement équilibré, un voyage happant l’auditeur dans les méandres d’un enfer délicieux au milieu duquel on se noie pour mieux en émerger, le corps et l’esprit souillé, mais transfiguré.

 

photo de Moland Fengkov
le 19/12/2021

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 19/12/2021 à 10:35:03

Pas mal du tout

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