Amarok - Self Titled

Chronique CD album (29:10)

chronique Amarok - Self Titled

Les groupies de Dominique Chapate qui s'imaginent qu'on va causer du nouveau pick-up de Volkswagen peuvent passer leur chemin, là, on va se pencher sur la toute première galette d'un groupe US qui barbote dans le gros Sludge glèbeux enrobé de Doom coupé au Death Metal méphitique des années 90. Miam!!!

 

Des chansons sans nom qui durent en moyenne 15 minutes, des infos au compte-goutte... On pourra pas dire que les débuts de Amarok se fassent au son du tocsin, leur arrivée dans le monde du Doom / Sludge se fait en toute discrétion, mais peu importe: leur sobriété n'a d'égale que la qualité de leur popote. En débarquant sur cette rondelle, on sait tout de suite de quoi il va être question: de lenteur et de classicisme. La musique de cette formation navigue sur les eaux profondes du Funeral Doom qui ont déjà été explorées par les ténors du genre. Amarok ne chamboulera pas le genre et se cale tranquillement dans le sillage de joyeux turlurons tels que Evoken, Grief ou encore (plus rarement) Khanate... Rien de neuf, mais une efficacité totale! On pose le tympan sur ces trois chansons et l'on est bercé entre des riffs lancinants, une batterie engluée dans une atmosphère lunaire et des voix cadavéreuses qui oscillent entre hurlements hallucinés très proches de Grief et des grognements d'outre-tombe dignes des chasseurs de baleines de Ahab... Une musique sobre, sans artifice ni paillette.

Une musique viscérale et puissante qui vous chatouille les boyaux.

 

Amarok écrase, étouffe, enfouit son auditeur sous des tonnes de granit, et cette plongée dans les ténèbres est propice à l'introspection... On n'écoute pas Amarok pour se secouer la bedaine ou pour faire son repassage... On s'immerge dans les replis de ce disque pour y trouver une certaine forme de plénitude, la musique est suave et s'écoule naturellement sans qu'on l'on soit dérangé par telle ou telle distraction... A vrai dire, on est plus envoûté par l'atmosphère du disque que par la musique qui y est enfermée... Voyez-vous?

 

Il arrive que l'onde monolithique de cette rondelle de choix soit ridée par une envolée plus "sudiste", alors on songe à une sorte de Beaten Back To Pure qui aurait fumé toute l'herbe de Provence de Weedeater... A part ces grivoiseries, l'album reste morbide à souhait et continue sa descente aux Enfers... inexorablement...

 

Si les parties les plus décomposées de Incantation vous font penser à un champ de marguerites au printemps, les plans gorgés de sirop de cimetière de Amarok vous donneront quelques sueurs froides. D'autant plus que la prod est assez remarquable: organique, profonde et tout bonnement impeccable! Un album séduisant qui suinte une ambiance désespérée mais étrangement vivace, tenace et insidieuse... Elle vous rentre partout et reste là à vous ronger la caboche! Une musique aussi dérangeante que plaisante...

 

A vous de vous laisser tirer par la peau des miches dans l'univers de Amarok... Moi, j'en reviens à peine et il me faut un truc bien débile pour décramper.

 

Tiens, un album de Nanowar!!!

photo de Cobra Commander
le 14/09/2011

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 14/09/2011 à 12:24:21

Le mec qui cite Nanowar dans une chro de Funeral doom !!!! La prochaine fois, nouveau challenge: parler de tektonik dans une chro de trve black :)))))))))))))

slipman

slipman le 15/09/2011 à 22:35:26

bien bon tt ça , 45 min le EP c'est digne de reverend bizarre ! ds le style ça me rappel SALOME ( mis à part les ptis passages bongzillesques comme tu précises ) , sludge bien doom/death ( oh putain ça veut pu rien dire !)

Cobra Commander

Cobra Commander le 16/09/2011 à 09:06:00

Causer de tektonik? No problemo!

Carcinos

Carcinos le 16/10/2012 à 18:42:27

J'ai pas aimé ce disque, à cause de la voix criée façon emo... Il y a comme une incohérence dans ce que j'ai écouté. Après, aux intéressés, Amarok a sorti sur le label français Boue records un split avec Pyramido.

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