Karman - Karman

Je ne sais pas grand chose sur Karman, que ce soit le groupe ou l'E.-P. éponyme. Un promo reçu avec quelques mots de présentation, une page FB avec de rapides informations et basta. Simplement un peu moins d'une demi-heure de musique. Mais comme le disait tonton Steven, « let the music do the talking ».

Se présentant sous forme de quatuor, Karman nous livre cinq morceaux auto-produits de pur stoner / desert rock spatial et instrumental, que le groupe présente comme de la « music for stoned aliens » dans un esprit complètement DIY. Au moins on ne pourra pas taxer la démarche des musiciens d'opportunisme et de commerciale. Ce n'est pas avec les ventes de cette sortie qu'ils pourront se payer de la coke et des putes. Une semaine de consommation perso de beuh serait déjà une belle chose.

Tour à tour lourd comme de l'asphalte fondu par un soleil de plomb, ou gavé de fuzz, le son est poussiéreux et loin des productions tape à l'oeil et artificiellement gonflées. La batterie est en retrait, enrobée de réverb', et la basse quasi inaudible. Dans la plus pure tradition des Desert Sessions et de Kyuss, période … And the Circus Leave the Town, le groupe laisse également transpirer ses influences rock psyché des 60's et 70's : le pont central d'"Austral Spirit" m'a par exemple rappelé le Pink Floyd de TDSOTM. Cependant, les structures sont carrées et l'esprit « jam » est assez peu présent.

Loin de renouveler le genre, Karman a pour lui de suinter l’honnêteté et le plaisir de jouer ce style de rock totalement à contre-courant des modes. Un premier effort à saluer qui aurait gagné à bénéficier d'une meilleure production et qui se déguste en matant le soleil se coucher sur le désert en bordure de la zone 51.

Xuaterc

le 03/09/2015