Ancestral Lore - Behind The Night Horizon

Chronique CD album (34:20)

chronique Ancestral Lore - Behind The Night Horizon

Il n'y a pas à dire, ce dénommé Christophe Florian (ou LCF pour les intimes) a vraiment été bercé par la musique extrême des origines. Et plus il va puiser dans différents râteliers, plus il multiplie les projets menés en solitaire (ou presque), faisant de lui une figure très prolifique de l'underground plus que confidentiel hexagonal. Après le black/death avec Lords Of Cemetary et le dark metal baroque avec Vanguard X Mortem, nous voici confrontés avec le black metal épico-atmosphérique avec Ancestral Lore qui nous sort cette année son premier essai : Behind The Night Horizon. Dont la jaquette ne trompera pas le chaland en outre mesure. Nous voici en train de faire une fois encore un grand bond vers le passé. A une époque où Emperor ou encore Enslaved faisaient leurs premiers pas et insufflaient à ce mouvement black metal encore très primitif une nouvelle fraîcheur en travaillant les ambiances et le sens de l'epicness.

 

Bref, si vous appréciez les premières œuvres de ces deux grosses références, il y a fort à parier qu'il y a moyen que vous gobiez ce Behind The Night Horizon comme une savoureuse madeleine de Proust. Encore faut-il que vos oreilles ne soient pas forcément trop sensibles aux autoproductions faites maison fleurant bon le cheap. Que ce soit le clavier aux sonorités héritées d'un temps désuet (ah le MIDI, tout une époque), exagérément mis au centre du propos ou encore cette mise en son globale un peu trop glaçante et plate, la découverte ne manque pas de faire sourire tant cela semble à l'heure d'aujourd'hui totalement kitsch. Et passé de mode également. C'est qu'en y réfléchissant de plus près, on a beau réfléchir sur une entité un tantinet médiatisée qui pratiquerait encore ce genre de délire avec cette même approche revival que l'on peut voir avec le classic rock 70's revu et corrigé par une belle chiadée de jeunes loups – bien trop jeunes pour beaucoup pour avoir connu cette décennie d'ailleurs – peu, voire aucun exemple ne vient en tête. Autant dire que la jeune génération pas très au fait historiquement parlant risque de grincer des dents en criant à la ringardise.

 

C'est d'ailleurs un point commun entre tout ce qui sort de la chambrée de Christophe Florian. Lords Of Cemetary et Vanguard X Mortem ne prétendaient pas à mieux en terme de mise en son. Ce qui laisse un peu perplexe en vérité. D'une part, pour celui qui est habitué aux vieilles prod' old-school, il y a comme un petit charme qui s'en dégage et l'on se dit d'ailleurs qu'une approche plus moderne nuirait énormément à ce dernier. De l'autre, qu'un peu plus de moyens alloués ne ferait certainement pas de mal non plus, histoire que le propos soit au moins plus nuancé et mieux mis en relief. Parce que clairement, quand on écoute ce Behind The Night Horizon, on se dit que les compositions en tant que telles le méritent clairement. De la même manière que ses autres projets, le maître de cérémonie prouve qu'il a énormément de potentiel sur le fait de composer des vrais titres solides, bien construits, intéressants et variés. Sans qu'il n'aille rien réinventer bien entendu. Mais au moins parvient-il à insuffler une véritable aura à ses travaux, autrement plus de substance qu'une « pâle copie de » qui fait que par-delà de la prod' homemade trahissant les moyens d'un prolétaire de la classe populaire, on a envie de s'y pencher et de lui laisser sa chance.

 

Et au final, de rapidement l'apprécier. Sans non plus aller jusqu'à le hisser plus haut que ce à quoi il prétend. A savoir la proposition d'un amoureux des vieilles frasques des combos de black metal les plus esthètes. La sincérité du propos émeut quelque peu, qu'importe par où il va défricher pour remplir ce Behind The Night Horizon. Qu'il s'agisse de lorgner vers des contrées un brin gothiques – l'ombre de Vanguard X Mortem plane quelque peu parfois – dopées avec un certain élan majestueux épique (« Behind The Night Horizon », « The Monster Slayer »), une mise en avant de sonorités électro-acoustiques (« On The Wave To Eternity »), des galopades épiques où gratte et clavier font ping et pong (« Sphere From The Blackwing ») ou encore se la joue ménestrel médiéval (« The Bard Tells You A Secret »), on se laisse immerger jusqu'à se prendre au jeu de la remontada temporelle. Ah ? On n'est pas en 1995 ?

photo de Margoth
le 26/08/2019

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