Seth.ect - DiMethylTriptamine

Chronique Maxi-cd / EP (26:10)

chronique Seth.ect - DiMethylTriptamine

Vous en avez ras la houpette des expériences sans saveur, des émotions standardisées, des sensations de réchauffé? On vous comprend. M’enfin bon, il faut quand même savoir raison garder: laissez tomber ce projet de circoncision en chute libre, ainsi que cette traversée suicidaire de l’Etat Islamique déguisé en Miss Piggy… On a mieux – et plus "safe" – en magasin.

 

Côté musical pour commencer, la maison vous propose d'essayer le mélange cyber-électro-ethno-épico-atmo-black de Seth ECT – dont nous vous avions déjà dit tout le bien que nous inspirait Godspeak, son 1er album. C’est que ces turcophones teutons ont sorti un nouvel EP il y a peu, dont le nom vous soufflera à l’oreille une autre proposition d’expérience inédite. En effet la Diméthyltryptamine (ou DMT pour les intimes) est de ces drogues rares et extrêmement puissantes qui vous font vivre « Near Death Experiences » (…pour autant qu'on puisse "vivre" une N.D.E.) et rencontres du 3e type sans bouger de chez vous ni risquer d'effets secondaires qui picotent (du moins c’est ce que laisse penser la page Wikipedia qui lui est consacrée).

 

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Bon, en même temps on est quand même un peu content que cette nouvelle sortie ne soit qu’un EP. Non non, pas parce que la chose heurte notre sensibilité auriculaire. M’enfin il y a quand même un « mais ». C’est que le DMT semble avoir pour effet de dédoubler la personnalité de nos amis. De les schizophréniser sévère quoi, même si ça ne se dit pas. Parce qu’autant les 2 premiers morceaux nous offrent ce que l’on voulait et attendait – un mélange tripant de metal blackisant cyber-indus, avec élans sympho-magnifiques, couleurs orientalo-tribales et beats chaleureux s’aventurant désormais jusqu'aux confins du dubstep –, autant la suite nous surprend… Pour ne pas dire qu’elle nous inquiète. Car sur la longue danse chamanique « Puparium » et l’encore plus long « Snowflake’s creation » – qui bercera idéalement les clients de votre salon de massage bobo pendant leur gommage de fessier aux huiles essentielles – on n’entend ni protestations de vieille goule cyborg, ni gratte metal. Ce gros quart d’heure est certes agréable – entre course mentale à travers un oasis verdoyant hypermoderne et lévitation zen au-dessus du jacuzzi rempli de lait de tortue de Cléopâtre –, mais on n’aimerait pas non plus que le 2e véritable album du groupe reste dans ces eaux musicales lénifiantes.

 

Parce que quand Seth.ECT balance la purée dans le temple qu’il s’est créé à la croisée des univers de Sybreed, Samael, Hollenthon et Melechesh – et qu’il a tapissé de tentures orientales, parfumé d’encens et muni de multiples ports USB et autres périphériques hautement technoïdes – c’est le gros panard. A ce titre, « Orison III » offre une suite monumentale aux 2 premiers chapitres présents sur l’album précédent. Bordel quelle puissance, quelle vision, quel souffle épique! Par contre en 2e mi-temps, quand le groupe commence à ouvrir ses chakras et à avoir Neptune dans la maison de Dur Anus, il perd quand même sacrément en mordant.

 

De quoi l’avenir de Seth.ECT sera-t-il fait? Mystère et boules de geisha… En attendant allongez-vous, inspirez bien profondément la fumée, calez-moi cette nuque fragile sur ces épais coussins – un 180° est si vite arrivé, pas vrai Regan? – et laissez couler DiMethylTriptamine au plus profond de votre cerveau. Ça vous changera de la soupe métallique habituelle et vous décontractera plus efficacement que les bons soins du Dr Poppers...

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur DiMethylTriptamine, Seth.ECT se laisse aller à une crise de schizophrénie surprenante. Car s'il y consacre 2 morceaux à son habituel et excellent mélange de cyber-black, d’épices orientales et de musiques électro-symphoniques, il y place également 2 morceaux atmosphériques fleurant bon la salle d’attente d’ostéopathe androïde pakistanais. Intriguant, c’est sûr. Mais envoûtant ou inquiétant, c'est à vous de voir.

photo de Cglaume
le 12/02/2015

4 COMMENTAIRES

Maldoror

Maldoror le 12/02/2015 à 10:16:01

Mortel, cette fois la musique soufi n'est pas juste une influence. Juste un petit problème avec le passage trance en mid-tempo mais sinon très bien développé. Et conseil, préférez la DMT animale (qui vient des crapaud) plutot que la végétale (racines de mimosa), plus puissant... Enfin, il parait hein, l'ami d'un ami quoi...

cglaume

cglaume le 12/02/2015 à 12:09:10

L'autre qui fait des expériences limite-limite. Tu le crois lui... :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/02/2015 à 14:07:45

J'vais aller lécher un crapaud tiens... mince c'est pas la saison.

Maldoror

Maldoror le 12/02/2015 à 21:24:59

Il ne faut pas renier les petits plaisirs simples de la vie, je pense qu'on a tous deja léché des truc pire que ça à cause de l'alcool :).
Et c'est vachement moins nocif que l'alcool, au meme titre que tous les hallucinogènes...

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