Arsonists Get All The Girls - Portals
Chronique CD album (53 minutes)

- Style
metalcore/deathcore & claviers - Label(s)
Century media - Date de sortie
14 juillet 2009
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Arsonists Get All The Girls... Encore un groupe américain avec un nom à rallonge issu de la nouvelle scène metalcore/deathcore... Encore des jeunots qui veulent tâter du myspace et de la poitrine d'émo...Trop de pollueurs de ce type pourrissent la scène nord américaine, et récemment européenne par la même occasion. Que faire pour contrer ce fléau? Y a t'il une solution à cette peste musicale qui sévit depuis la fin des années 2000? Certains groupes prennent les armes (leurs instruments) et décident de passer à l'attaque de la manière la plus pacifique, et même peut-être la plus efficace : créer, inventer, creuser.
AGATG (apparemment il faut s'y prendre de cette manière pour nommer ces groupes là...) fait parti de ceux qui osent, qui s'amusent, qui relèvent des défis musicaux. La base est clairement metalcore, voire deathcore par certains moments, en tout cas clairement metal. Mais ça ne s'arrête pas là, loin de là...
Tout d'abord, il faut noter l'omniprésence d'un clavier, aux sonorités electro qui frisent le kitsch. Le claviériste ne peut s'empêcher d'envoyer ses boucles sur quasiment toutes les parties de l'album, que ce soit les passages mélodiques, les passages barrés ou encore les mosh-parts. C'est un véritable pilier du combo, l'élément déclencheur de ce petit coté fou-fou qui fait le charme du groupe.
La base metal des compositions est bien exécutée, par moment simple et efficace, par moment chaotique ou mélodique. Les passages typés death moderne ne sont pas des plus impressionnants certes, mais une petite dose de brutalité gratuite par ci par là vient homogénéiser le tout. Le groupe ne lésine pas sur les breaks brutalement décalés et sur les passages gentiment prog. De gros riffs simplistes en palm mute sont parfois accompagnés de rythmiques de batterie inattendues pour un groupe de metal. Ajoutez à cela des claviers electro à la limite du psyché, et vous obtenez notre nouveau petit phénomène californien.
Je ne veux pas exagérer les capacités musicales du groupe, qui reste typiquement inscrit dans la famille metalcore/deathcore des US. Mais on sent une approche musicale tout à fait différente. Plus on arrive vers la fin de ce "Portals", plus on sent un certain esprit de liberté musicale qui s'empare du groupe. Les derniers titres s'évadent complètement des clichés qui peuvent rendre cette scène si aseptisée par moment. On passe par un long moment de reggae déboulant sur du ska, puis une autre piste offre une longue escapade mode saloon... Comme je le dis (trop?) souvent, le groupe gagnerait encore plus à pousser son délire musical.
Il est clair que c'est un gros risque à prendre pour un groupe de cette mouvance. Le groupe aurait-il les capacités pour développer plus avant ce coté original? Il est en effet très dur de composer un album d'une dizaine de titres regroupant tant de délires musicaux...
N'est pas Mr Bungle ou The Dillinger Escape Plan qui veut. AGATG ose déjà poser les pieds hors des sentiers battus, et plus important encore, il le fait bien. Certains morceaux et certaines parties sont certes plus mémorables que d'autres, mais "Portals" reste une réussite, un véritable bol d'air dans une scène qui peine à sortir de ses codes. On ne peut qu'espérer que le groupe continue sur sa lancée et fasse encore plus parler sa créativité lors de ses prochains essais.
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