Beastie Boys - Hot Sauce Committee Part Two

Chronique CD album (44)

chronique Beastie Boys - Hot Sauce Committee Part Two

Boys Entering Anarchistic States Towards Internal Excellence. En 1979, lorsque les gamins (13, 14 et 15 ans) choisissent leur totem, ils ne se doutent pas que 32 ans plus tard, la préscience supposée de ces « garçons qui intègrent les Etats anarchiques vers l'excellence intérieure » dégagera toujours autant de poids et de la valeur dans la musique moderne. C’est que pour l’européen moyen qui a découvert les Beastie en 1986 avec Licence to Ill, ils sont synonymes de liberté rock et de vrai rap. Bon sang, dans ce disque, je découvre pour la première fois qui est Kerry King et le « Rapper’s Delight » de Sugarhill Gang. Et dire que ces gaillards ont commencé par délivrer un Hardcore punk de haute volée.

 

Oui chroniquer un nouvel  album des Beastie Boys, 7 ans après la lourde charge émotionnelle et politique de To The 5 Boroughs, revient inévitablement à glorifier un certain passé, à promouvoir une certaine forme de nostalgie. L’exercice est d’autant plus délicat que les principaux intéressés ne se reconnaissent pas dans un passéisme bienveillant. Ils vont de l’avant.  Pour leur trentième anniversaire, le trio prévoit un Hot Sauce Committee  Part 1. Le disque prend forme, la tournée se précise, elle devrait débuter à Londres en septembre et à quelques semaines de la sortie du disque (prévue le 15 septembre 2009),  Adam « MCA » Yauch se voit déclarer un cancer des glandes salivaires. La maladie régresse avec les traitements,  l’histoire veut que MCA devienne plus mystique (il est bouddhiste) et… vegan.

Courant 2010, les tweets s’affolent: un album du nom de Tadlock's Glasses devrait voir le jour. Fidèles à leur habitude, il s’agit d’une blague potache référencée, Tadlock étant le nom de famille du chauffeur de bus des choristes et musiciens d’Elvis Presley ! Du B.Boys tout craché, mêler un fait historique mineur à une rumeur. Et ça fonctionne, le buzz est lancé.

 

Hot sauce committee Part two est bien sûr un pur album des Beastie Boys en droite ligne de l’énorme Paul’s Boutique et du multi platiné Ill Communication. Ça ne rassurera pas les aventureux, les Beastie font du Beastie Boys n’hésitant pas à se sampler dans le cinglant « Say it » faux-frère de « So watcha want » sur Check your Head. Et les apports intelligents de Nas et plus encore de Santigold assoient s’il le fallait le combo dans son freestyle décomplexé une bonne fois pour toute. Oui, on écoute ce  huitième skeud comme tous les autres, avec la même soif de reconnaître l’un ou l’autre passage, la banane affichée, sûrs de la qualité de notre plaisir. C’est si simple la musique, non ? Une majorité de titres courts, 2 monuments immédiats au moins, « Make some noise » et « Say it », une frénésie bon enfant dans l’enchaînement des tracks, crue.

 

Rayon sons, outre les trouvailles habituelles, l’ambiance est clairement dans le old school le plus vif, du funk empilé sur fond de cire, des cloches à la contrebasse suave, de la batterie aux riffs plaqués, du Hip-Hop cru, du dub poussiéreux, des voix plongées dans la friture, de la fuzz, rien ne manque et surtout pas cet axiome improbable que constitue le mariage contre-nature des voix nasillardes, sourdes des 3 bonhommes. « Lee Majors Come Again » est le traditionnel coup de boule punk de service. Et que dire de l’introductif « Make some noise », véritable déclaration beasti-ienne dans toute sa splendeur, agrémenté d’un clip énorme à voir ici.

 

En 2011, les Beastie Boys ne révolutionnent plus le genre qu’ils ont largement alimenté. Ils produisent (pour la seconde fois, seuls), un disque costaud. Bien malins, ceux qui vont tenter de le classer entre l’une ou l’autre des œuvres antérieures, entre pas assez cela et trop ceci. A 45, 46, et 47 ans les gamins ont toujours la joie du sale gamin qui vient de faire une bêtise, les joues rougeoyantes, le rire aux lèvres devant le désordre qu’il vient de commettre.

photo de Eric D-Toorop
le 04/06/2011

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 04/06/2011 à 12:29:37

Haa ! Je me demandais si quelqu'un le chroniquerait ! Je l'aime cet album, et même si après l'énorme "Make some noise" on n'atteint plus les sommets de ce titre, et même si en avançant l'album perd de son intérêt, oui, ça reste un bon cru. Rien à faire, ce groupe est vraiment à part.

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 04/06/2011 à 14:08:38

Pour ceux que cela intéresse, j'ai repris l'intégralité de leur discographie - dans la page groupe.

Kurton

Kurton le 06/06/2011 à 00:25:07

Super album!

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