Costa Gravos - Sick My Duck

Chronique CD album (45:24)

chronique Costa Gravos - Sick My Duck

... Quoi?

Encooore?

 

Eh oui! Encore un excellentissime groupe de Nawak Metal tout droit sorti de l’Hexagone (en haut dudit polygone, hop, un poil plus à droite, vous y êtes: Lille), avec:

- un nom qui tue

- un titre d’album qui claque

- des compos en béton, pile-poil dans le registre qui me fait le plus frétiller de l’excroissance caudale, pleines de références juteuses, et pourtant débordantes de personnalité

… Plus un vrai clip, tiens, carrément à la hauteur du délire, pour le titre « Love Me Tender… ».  

 

Et bordel de nom d’un balais à chiotte en écailles de lapin: j’étais [… « graaaave » diraient mes lapinous] passé à côté! Mais genre complètement. Alors que pourtant, crénom: tout est là, empaqueté dans du papier brillant comme le plus beau des cadeaux lapinesques! Et bon sang, ça aurait fait un sujet en béton pour la rubrique « French [Dé-]connection » de la défunte page Nawak Attacks – qui figura, en des temps immémoriaux, au sein de Hard Rock Magazine.

 

Costa Gravos donc. Dans la même thématique patronymique que Stanley Kubi (pour ceux qui peineraient à suivre, hop et re-hop). Et pas si éloigné que ça de ce dernier par moment. Côté titre, la chose donne donc en plein dans le délire contrepèterie-sous-la-ceinture des Cunning Stunts (Metallica) et Night In The Ruts (Aerosmith) – non, pas Punk in Drublic (NOFX): rien de grivois à gerber dans la fosse... Bref, pour en revenir aux calembours de l'enseigne: que du bonheur! Et encore, attendez que je vous cause de la zique. Pour situer ce que propose le groupe, il faut évoquer Faith No More, Ninjaspy, Slipknot, Carnival in Coal, Psykup pour le raffinement, et peut-être bien Stanley Kubi aussi, donc. Avec en bonus un nom de nom d’excellent chanteur derrière le micro, qui excelle dans les différents registres où il opère. En fait, quand j'y pense: ce mélange de Néo extrême et de gros pétages de câble incroyablement maîtrisés, c’est exactement ce que j’attendais de la déclaration d’intention du groupe Headkase – celui-ci ayant par contre été dans l’incapacité de satisfaire les exigences nées de ses prétentions. Alors qu’avec les Gravos, ‘di Diou: c’est du nectar!

 

Alors côté format, ici ça ne fait pas dans le hit single court, funky et calibré, avec zboïng en intro, chœurs de toons hystériques sur le refrain, et final sur un jingle de fin de niveau de Donkey Kong. Non: les compos des Lillois – les « vraies » du moins – ne sont que 5, et elles se déploient quasi-toutes sur plus de 6 minutes, le trip s'inscrivant globalement plus dans une démarche Prog classy que dans le Prout-de-Bite lapidaire à la Gronibar. Cela n’empêche toutefois pas la basse de se laisser gentiment slapper les cordes, le morceau « Under The Sun » d’être essentiellement Ragga/Dub, et le tout d’être truffé de paillettes bondissantes à la 6:33, de flonflons musette, de dorures symphoniques, d’onomatopées dignes de Scoubidou, et de saccades bien moshy.

 

Rien à jeter sur les 5 compos principales. On notera que « Big Blow » est peut-être un peu plus cinématographique, « Eeny Meeny Miny Moe » un peu plus impressionnant, et « Under The Sun » un peu plus multi-facettes. Mais rien qui pourrait donner envie d’écarter les autres morceaux pour se cantonner à une sélection de 2-3 tubes proéminents. A la marge, les amuse-gueules proposés sont eux aussi des morceaux de choix: « Intro » fait dans les gros moyens orchestraux (avec un démarrage qui sent un peu le « Non, je ne regrette rien » de la Dame en Noir), « Rookoo » est l’imitation plus vraie que nature du cri de la pipistrelle à houppette mordorée en période de ponte, « Machiavelik Poolposs » prouve que le groupe a plus d’un Danny Elfman dans sa poche (… par contre, à 1:11, c’est plutôt le thème qui démarre le Cirkle de La Fin de la Société qu’on croit entendre), tandis que « Uper Exy » reprend plus ou moins « Big Blow » en mode Hip-Hop ambiant décousu. Ne manque qu’un peu de musique rituelle ouzbek en fait, et on aurait fait le tour de l'univers des possibles.

 

OK, l’album date un peu. Et oui, il s’agit d’une auto-production. Mais tout ça sonne aussi bien et « moderne » qu’une sortie toute fraîche issue de chez Apathia Records. Et à moins que vous n’aimiez votre Nawak Metal que cantonné à des morceaux de moins de 3 minutes, je ne vois aucune raison de ne pas rattraper la grosse lacune qui a consisté à ne pas sauter sur Sick My Duck dès sa sortie. "Buy or die", "Sa Mère ça tue", tout ça tout ça, donc, comme ils disent…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: des Français qui marient avec élégance, folie et personnalité les univers de Mike Patton, Slipknot, Carnival in Coal, Ninjaspy et Psykup, ça vous dit? « Ouééééééééééé! » Ils s’appellent Costa Gravos, et Sick My Duck est leur premier album – qui a le seul défaut d’être également le point final de leur discographie, le groupe ayant splitté en 2010. « Oooooooooohhh… »

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 13/05/2018

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