Cough - Ritual Abuse

Chronique CD album (01:07:14)

chronique Cough - Ritual Abuse

C'est franchement très alléchant. Les premières écoutes trop rapides m'avaient enthousiasmé, la cover mélange cette subtile impression de gravure avec un travail plus actuel. Et c'est vrai, il y a quelque chose de marquant dans ce Ritual Abuse, cette surrenchère d'effets de réverberation de la voix, des effets soniques saisissants (comme sur la fin de "Mind Collapse"), une voix qui perfore les abysse, des riffs épais comme des cierges... Après un Sigillum Luciferi un peu moins rituel et plus violent, ce Ritual Abuse, dans son concept, était la meilleure alternative. Une très bonne idée à la base donc.

 

A l'heure où l'on s'essouffle sur ce qui est occulte, seventies, la référence majeure restant Electric Wizard (tantôt détrôné par les uns, tantôt admirée par les autres), j'estime que Cough déborde parfois dans son inspiration pour aller un peu trop du côté de la récupération. Aucun mal à ça, mais si l'ennui vient habiter au milieu de cet album, j'en déduis que la cause revient à "manque d'inspiration" et trop de Doom plan-plan sans véritable relief. Et ce serait ignorer Sourvein que de ne pas parler de ces riffs plantureux, langoureux et répétitifs ad nauseam !

 

Non pas que ce soit foncièrement mauvais, mais j'ai l'impression que je me fais avoir. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est putassier, loin de là, mais je ne peux m'empêcher de penser à une sur-récupération de ce qui est en vogue en ce moment, la vague rétro-doom-stoner-sludge dans ses abus. En atteste même le titre de l'album après tout : Ritual abuse, le bien nommé. Cette impression me colle toujours à la peau, je suis donc bien obligé de faire avec. Et quelque part, le fait d'avouer dans le titre de cet opus l'abusif me donne une raison de le leur pardonner.

 

Vous connaissez sans doute l'expression "je mets un bémol" ? J'ai envie de dire "Je mets une dièse" sur l'avant dernier morceau "Crooked spine", où se révèle pour moi tout le talent de Cough. un étrange morceau bercé d'effets abusifs, avec une progression intéressante qui fait tellement penser à Alice in Chains, que ce soit au niveau des riffs ou de la voix. Un côté grunge en fait, du grunge sans la putassière pop qui lui colle toujours aux basques. Ce "Crooked spine" est pour moi le meilleur morceau de l'album, le plus inspiré.

 

Sans oublier l'entêtant "Acid witch" que les Virginiens ont eu la bonne idée d'éditer sur cet opus, un morceau plus crade et plus fumeux que le reste de l'album, excellent plagiat d'un dopethrone en plus crémeux pour le plaisir de nos oreilles.

 

Allons, la critique passée, vers les qualités de cet album : une véritable offense à dieu, impie et blasphématoire. Cough sait faire quelque chose que la plupart des groupes du même style ne savent pas faire. Sans être un combo des plus talentueux, ceux-cis ont compris comment allier une violence pleine de malice et de vice avec une cérémonie satanique poussiéreuse plongée dans un épais brouillard. Ite missa est.

 

 

Achat ou pas achat ? Pas achat.

photo de Carcinos
le 11/02/2011

2 COMMENTAIRES

vkng jzz

vkng jzz le 11/02/2011 à 10:46:30

le split avec Wounded Kings est encore au dessus, avis partagé, on verra ce que ça donne sur scène !

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 12/02/2011 à 08:27:14

Le Grunge n'a été bien souvent que de la pop putassière.

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