Demonaz - March Of The Norse
Chronique CD album (39"31)

- Style
Heavy / Black Metal - Label(s)
Nuclear Blast - Date de sortie
1 avril 2011 - Lieu d'enregistrement Grieghallen Studios
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Demonaz? Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce qu'il fait? Qui c'est celui là?
Petit rappel rapide: Demonaz Doom Occulta est entré dans le panthéon du Black Metal en grattant sur les premiers opus de Immortal puis, à la suite de problèmes de tendinite, il a dû quitter le devant de la scène pour exercer ses talents en coulisse en qualité de parolier et de compositeur pour ses p'tits potes...
Bref, sur ce premier album solo, Demonaz explore des horizons musicaux différents... Légèrement différents... Très légèrement différents. Entre Demonaz, Immortal et I – le projet mené par Abbath – les différences s'entraperçoivent au microscope. Mais qu'importe! March Of The Norse envoie la patate. Le Mighty Raven Dark déploie ses ailes sur un album épique, froid et majestueux! Prenez un tricot, il fait pas chaud.
Comment envisager cet album? Comme un nouvel album de Immortal qui ne dirait pas son nom? Comme un véritable album personnel? Comme un projet parallèle sans lendemain? Face à cette question, on reste dubitatif... La patte Demonaz constitue la moelle de la musique de Immortal, elle se reconnaît entre mille, il est donc logique qu'on retrouve beaucoup de points communs entre Immortal et Demonaz... Lorsque le père Chuck Schuldiner est allé trimballer ses sandales sur les plates-bandes du Heavy avec Control Denied, on y a tout de suite reconnu son style, sa griffe. Ici, c'est pareil. Dès que l'on plonge le pif dans March Of The Norse on retrouve l'arôme de Immortal, la saveur froide et cristalline qui fait vibrer notre fibre épique! Riffs grandioses au son limpide, mélodies puissantes, ambiance mélancolique... Tous les aspects de Immortal sont présents. Néanmoins, dire que Demonaz n'offre qu'un ersatz de Immortal, qu'il ne tartine qu'un habile croisement entre Black Metal et Heavy Metal serait une erreur grave.
Certes, la filiation est évidente mais sur ce projet, Demonaz semble s'être affranchi de ses poncifs et de ses propres "obligations". March Of the Norse est un album qui laisse libre cours au style de son compositeur, un style plus épique, plus théâtral, plus grandiloquent que ce à quoi Immortal nous a habitués. Demonaz quitte ses racines Black Metal true banquise pour accoster sur les côtes d'un Heavy Metal racé parcouru d'un souffle nostalgique, grandiose et viscéralement épique.
L'album est prenant, viral, plus on l'écoute plus on aime à s'y perdre et à revenir sur ses pas pour profiter de tous ses recoins remplis de détails plaisants. Si les dix titres ne brillent pas par leur rapidité ou leur brutalité, on reste tout de même sur les miches devant l'atmosphère qui est créée. Les rythmes sont lourds, un poil répétitifs mais toujours aérés d'élans mélodiques somptueux, les voix flottent entre le grinçant, le fantomatique – notamment lors de l'irruption de chœurs plus barbus qui tirent l'ensemble de la galette vers une sorte de Suidakra qui aurait eu le bon goût de gommer ses velléités champêtres.
L'album glisse tout seul, la musique est limpide, la touche "Immortal" est omniprésente si bien qu'on a l'impression – trompeuse – d'avancer en terrain connu. Avant d'être fouetté par l'identité propre de Demonaz, on se surprend à compter les mouches... Ce n'est qu'au bout de plusieurs écoutes que l'on arrive enfin à profiter pleinement de l'album.
Entre une prod typiquement Immortalienne, les backing vocals assurés par Abbath, des structures 100% Immortal et un line up composé d'ex-I... Difficile d'oublier les liens du sang qui unissent les trois groupes... L'impression de déjà-vu est forte et il est assez ardu de s'en dépatouiller! Malgré tout, Demonaz a réussi à pondre un album singulier et personnel. L'aura des dix chansons est définitivement "à part", loin des autres groupes où a évolué cette icône du Black Metal. Les différences ne sautent pas au yeux, c'est pas du prédigéré ni du tout cuit, March Of The Norse demande un minimum d'effort à l'auditeur. Mais une fois le givre gratté, on ne peut qu'être conquis! Affûtez haches et épées! Enfourchez les canassons! On file au cœur de Blashyrkh!
Frigogidaire Black Metal!!!
5 COMMENTAIRES
cglaume le 10/05/2011 à 10:02:51
Je voudrais corriger une grave erreur. Dans sa grande sagesse, Pierre Vassiliu disait plus exactement:
"Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là"
Voilà, parce que lumière devait être faite, et vérité devait être dite ...
Cobra Commander le 10/05/2011 à 11:45:26
Quelle culture!!! Tu m'épates... et même épates Leguen!
Monceau le 25/05/2011 à 00:01:20
xxxxcelent !!! j'ai failli me noyer dans la salive à partir du deuxième paragraphe déjà !
ça a l'air d'être une valeur sûre et les écoutes des morceaux ne déçoivent point !
Cobra Commander le 25/05/2011 à 11:48:52
Et oui, un très bon album qui chatouillera ta fibre épique!
En tous cas, ravi de voir ta frimousse ici!
Dobro pozhalovat!
Crom -Cruach le 11/01/2012 à 22:48:18
Si la filiation avec le dernier Immortal est assez évidente, pour les albums précédents, le rapport (avec au hasard "At the heart of winter") est pour moi plus obscure.
Pour ma part j'adore ce skeud même si les mid-tempos sont un peu répétitifs.
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