Deuil - Shock / Deny...

Chronique Maxi-cd / EP (30:02)

chronique Deuil - Shock / Deny...

Voilà bien un groupe ambitieux. Un groupe concept se fixant comme objectif de mettre en musique la notion de deuil au travers de ses sept étapes psychologiques. La démarche, ne serait-ce que pour sa complexité et sa singularité, mérite d'être soulignée... et écoutée. Un groupe, formé uniquement sur la volonté de décortiquer et d'exprimer cette masse émotive qu'est le deuil ne peut qu'être, au minimum, intéressant. La scène belge, une fois de plus, nous sort du lourd. Malgré une liberté prise sur l'ordre des étapes, un (très bon) premier opus est sorti en 2013 sous le nom d'Acceptance/Rebuilt (déjà chroniqué ici) puis un second, Shock/Deny en 2015. Vient l'annonce fatale l'année suivante. Deuil is dead.

 

Un silence. Puis cette annonce, en Novembre 2018. « Something is coming ». Alors dans l'espoir de voir un nouvel album et la suite de ce projet menée à bien, continuons ce qui a été commencé. Retour sur: Shock/Deny.
Un album court (30 minutes) mais efficace, précis et allant à l'essentiel. Ça laisse un bon quart d'heure pour explorer une notion. Point trop n'en faut! Comme le genre le veux, Deuil explore ces notions à l'aide d'images, concepts et symboles à l'instar de sa pochette d'album.


On rentre dans le vif du sujet avec "Shock" avec son intro sombre, composée de voix inaudibles, de cris et de bruits. Ça serpente, ça s'intensifie. Sournoisement, ça nous tourne autour. Puis ça attaque. Aussi brutal qu'une morsure d'Echis Carinatus (Ndlr: oui, la rédaction de cette chronique m'a replongé dans des cours de biologie).  Ça blaste. Ça riffe. C'est du black. L'alternance avec des passages doom ne fait qu'augmenter la pression et le sentiment d'étouffement, de suspension. Ça revient toujours plus fort, ça s'emballe comme un rythme cardiaque en pleine crise d'angoisse. A vrai dire, comme en état de choc. Et c'est à ce moment qu'on comprends que le quatuor a brillamment atteint son objectif : dilater un état psychologique d'une fraction de seconde en une piste de 15 min. Et c'est sans compter une saturation finale, un rétrécissement des nuances sonores (en même temps, c'est du black metal) accentué par un vide soudain, qui nous amène à son paroxysme: La cataplexie. Le rien. Le néant. Le black out.


Deny... sera du même acabit. Quoique globalement plus massif et répétitif, on garde cette alternance de genre et cette pression psychologique pouvant facilement s'apparenter à une lutte interne de pensées contraires. Une sorte de monologue stressé. L'apparition de certaines voix féminines clean bien dissimulées en sont un exemple parmi d'autres. L'ensemble est savamment orchestré malgré une outro un poil trop longue.
On peut donc dire de cet album ( et du groupe en général) que le pari est réussi. Le mélange des genres est efficace et bien construit. On ressort de cette écoute dans un état psychologique autre que celui avec lequel on a commencé. L'objectif est atteint. On attends vivement que la colère et la tristesse soient explorés aussi brillamment.

photo de Vincent Bouvier
le 05/02/2019

4 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 05/02/2019 à 08:52:03

Merci à Vincent pour sa proposition de chronique !

Margoth

Margoth le 05/02/2019 à 09:12:38

Welcome Vincent (et vu le nom du groupe, ça sent la joie et la bonne humeur ^^)

Xuaterc

Xuaterc le 05/02/2019 à 11:01:00

Merci à toi Vincent. Très bonne découverte

cglaume

cglaume le 05/02/2019 à 12:44:09

Bienvenue Vincent !!! (** écrit en tout petit ** tu m'excuseras je n'ai pas pu m'empêcher d'enlever l'accent aigu à Black mEtal :P ** on repasse à une taille de police normale **)

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