Down I Go - Tyrant

Alors là, grosse faute… Une erreur monumentale… rien de moins…

Il est des plus fâcheux que nous soyons passés si longtemps à coté de ce Tyrant de Down I Go. Parce qu’il est rare qu’un album fasse son petit effet comme celui là. En effet, nous avons affaire ici à une ode à l’originalité, à une ouverture entre les genres, menée sous le signe du Hardcore plus ou moins chaotique. La musique des Anglais ne sera pas sans rappeler, à ceux qui ont suivi la discographie de Nesseria, le groupe les accompagnant sur le split Dead Rodeo Star : à savoir The Grizzly Twister.

Le disque est pourtant sorti en 2008, mais vaut fichtrement le détour pour un peu que vous appréciez les groupes ayant un méchant grain dans la caboche, comme les suscités Grizzly Twister, ou autre Horse The Band, il y a fort à parier que ce Tyrant vous conviendra ! Néanmoins, point de synthétiseurs datant des débuts de Jean-Michel Jarre, les Anglais de Down I Go fonctionnent avec une multitude d’effets afin de vous surprendre : Ces cuivres alliés à ce qui semblerait être des cordes dans « Joseph Stalin », ces passages dignes du jazz ambiant avant que tout parte en sucette sans avertissement au préalable. Qu’y a-t-il autrement… Sur « George W Bush Jr », on peut noter une voix qui semblerait être accélérée accompagnée d’une voix claire en arrière plan, pour enchainer sur des passages dignes de la pop anglaise avec un piano en fond… et là de vous balancer une rasade de guitares dissonantes juste après. Ou enfin, « Idi Amin », qui atteint des sommets de loufoquerie, avec un passage à la limite du jazz, et toujours ce coté popisant loufoque…

C’est ce qui est justement très appréciable avec Down I Go, c’est que toutes ces influences sont fichtrement bien digérées. Le groupe a beau manger à tous les râteliers, le tout n’en est pas moins bien digéré. Pour la comparaison on pourrait dire que la musique de Down I Go est un peu à l’image de mon bureau en période de partiels : un joyeux foutoir, qui n’en reste pas moins organisé. Oui, si moi, je sais exactement où j’ai caché une tablette de chocolat afin de survivre parmi pléthore de bouquins et autres résumés de cours, il en est de même pour les Anglais qui savent parfaitement où caler un passage incongru parmi d’autres, tout en restant cohérents et audibles, voir même émouvants, comme avec le magnifique final de l’album « Ivan The Terrible »…

Tyrant fait preuve, en plus de son coté « conceptuel » (regardez la tracklist à coté, je pense, et j'espère que cela vous sautera aux yeux, si ce n'est à la figure ! ), d’une grande diversité musicale. Les bougres doivent avoir une culture assez impressionnante pour réussir à allier avec autant d’aisance des genres aussi opposés, tels que le hardcore, la pop, le jazz, tout en restant loin au niveau sonorités de groupes comme The Dillinger Escape Plan... Je ne saurais trop vous conseiller de jeter une oreille attentive à ce groupe créatif et étonnant qu’est Down I Go.

JiBrest

le 24/09/2010