Elias Dris - Beatnik or not to be
Chronique CD album (35:00)

- Style
Dream-pop - Label(s)
Vicious circle - Sortie
2019 - écouter via bandcamp
Il y a chez Elias Dris quelque chose de terriblement séduisant.
-Ses mélodies, incroyablement entêtantes. La première piste est à ce titre la meilleure des accroches : "Endless summer" peut se fredonner une journée entière sans lasser.
-Ses atmosphères, magnifiquement aériennes. Que cela soit par un piano ou grâce au synthé, voire à la guitare ou au mariage de deux d'entre eux, le jeune chanteur livre un album ayant de faux accents de légèreté, mais de vraies tonalités aériennes.
-Son minimalisme enchantant : il ne faut pas grand chose pour créer si ce ne sont que quelques arpèges, un instrument bien choisi, un second qui entre en harmonie avec le premier et une mise en boucle. Avec des structures plutôt codées, empruntées à la pop ("dream-pop" préciseront les plus connaisseurs et en référence aux arguments pré-cités), Elias Dris a une approche minimaliste mais pas simpliste. Entre les effets, les choeurs, des touches d'electro, les musiciens du parisien ne font pas preuve de virtuosité mais leurs mariages sont enivrants.
-Son approche aussi moderne que référencée.
Dans un projet parallèle, Elias Dris s'est associé avec Morgane Imbeaud (de Cocoon) pour un projet hommage au célèbre duo Simon et Garfunkel.
Cet album se nomme Beatnik or not to be. Deux preuves de l'importance des sixties et de sa folk sur l'inspiration de Dris. Mais il est aussi clairement influencé et touché par son époque, les loops, la production, l'écriture : autant d'indices qui ne laissent aucun doute sur le fait qu'il est un musicien d'aujourd'hui et peut-être, tout simplement, intemporel.
-Son androgynéité.
Les considérations physiques nous importent peu, même si l'on peut penser que l'artiste joue de ses traits aussi masculins que féminins avec un portrait de face en guise de pochette.
Mais cette androgynéité est principalement sensible dans la voix à la fois chaude et légère sans être grave. Jusque dans le ton et la diction : appliquée, empreinte d'une certaine mélancolie ou nostalgie. E.D a joué de ses doubles qualités pour son interprétation mais aussi pour son écriture : les mots sont aussi vecteurs d'une sensibilité perdue entre la retenue, la pudeur plutôt masculine et la douceur féminine.
Le songwriter "déballe" sans étaler (pas comme la liste vulgairement présentée dans cette chronique) : cette finesse des mots à laquelle s'ajoute celle de ses cordes vocales font de ce disque un très bel album.
1 COMMENTAIRE
el gep le 05/10/2019 à 13:17:05
Ça fait envie... Je tenterai!
Pour moi la seule chose androgyne de la pochette sont peut-être, je dis bien peut-être, des sourcils naturels. Normaux, en fait.
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