G.u.t. - My Only Drug Is Madness

Chronique CD album (35:42)

chronique G.u.t. - My Only Drug Is Madness

Je me suis largement étendu sur la discographie de Solefald, mais, malgré la liberté accordé par le groupe en matière d'expérimentations, ses deux membres ont chacun de leur côté entretenu leur jardin personnel. Lars Nedland avec Borknagar et Age Of Silence (dont on annonce un nouvel album pour bientôt), Cornelius Jakhelln avec Sturmgeist (qui vient d'entrer en studio). Dans le cadre de ses études en philosophie, ce dernier séjourne une poignée d'années à Paris. C’est là qu'il jette les premières bases d'un autre projet solo, G.U.T., purement électronique. Pour les plus curieux et les acharnés, les démos sont disponibles, mais non pas grand chose à voir avec le résultat final. Pour l'enregistrement, il s'enferme au Graffitti Studio à Sofia et prend en charge l'écriture, la réalisation et la production du disque. Seuls quelques musiciens additionnels viennent lui donner un coup de main, un chanteur, une chanteuse, des cordes, et puis basta.

 

Dépouillée de tous ses oripeaux Metal, et en particulier Black, en terme purement musical, le musicien en conserve l'esprit par quelques rythmiques appuyées (« Balkanized In Belgrad », presque Black Indus) ou par un hommage à un classique du genre. Pour le reste, on nage en pleine Electronica. Avec des beats synthétiques, parfois bien gras, parfois dansants, mais toujours variés. Cornelius a mis toute sa créativité dans l'instrumentation, à la fois expérimentale (le titre éponyme) ou complètent premier degré assumé(« Home Of The Hardcore », hymne à la picole »). Sur ce second aspect, on est parfois à la limite du ridicule, mais sans jamais y tomber, un peu à la manière d'un Type O Negative, sur le fil du rasoir. Les claviers ont été particulièrement soignés, avec la richesse sonore que l'on peut attendre de l'un des compositeurs de Solefald. Il y a un paquet de trouvailles sympa en la matière, comme ce synthé soviétique qui crie comme un enfant.

 

Niveau vocal, Cornelius s'en donne à cœur joie et expérimente à qui mieux mieux. Jamais auparavant, ni même dans le futur, son spectre vocal n'a été aussi étendu, il se fait clairement plaisir là-dessus et sa prestation transpire le fun, même si certaines de ses voix ne plaisent pas à tout le monde. Les lyrics, en anglais, allemand, italien, français et norvégien, font également le grand écart entre sujets sérieux (« Représailles à Versailles » ou la rencontre malheureuse avec une racaille montpelliéraine) ou plus légers (« Mastur Bator » "Admire my weapon a missile filled with cream / Battleground baby I’ll fight you till you scream").

 

Quelques mots sur les deux points culminants du disque :

- La reprise de « Transilvanian Hunger » de Darkthrone. Complètement revisité, avec chant féminins, violons et beat techno, le morceau culte grâce au talent de Cornelius conserve son caractère froid et malsain.

- « My Only Drug Is Madness » est l'un des titres les plus personnels, puissants et profonds composés par le musicien.

 

Au premier abord, l'album semble manquer de direction partir dans tous les sens, mais la qualité de composition se révèle peu à peu, qui permet une très grande liberté d'expression. Au final, on est en présence d'une œuvre très riche, qui reste dans la tête, et malheureusement trop méconnue.

photo de Xuaterc
le 09/09/2017

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 09/09/2017 à 10:24:09

Acheté sur tes recommandations, mais pas encore écouté
assez sérieusement...

Xuaterc

Xuaterc le 09/09/2017 à 11:01:57

C'est moi qui te l'ai vendu, niquedouille

cglaume

cglaume le 09/09/2017 à 13:24:34

Certes. Ce qui n'invalide en rien mon propos :p. L'aut' hé...

Xuaterc

Xuaterc le 09/09/2017 à 15:05:57

Effectivement, il est largement temps de te rattraper ;-)

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