Ini - If Nothing Is

Norway's finest part 10

On peut dire que musicalement, l'année 2015 et la Norvège m'ont gâté. Les valeurs sûres ont confirmé leur statut (Solefald), il y a eu des retours inespérées (DHG et Arcturus) et de p'tits nouveaux sont apparus (Svartelder), je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. En plus, les réjouissances ne font que commencer avec annoncés le prochain Borknagar et surtout la reformation pour un album d'In The Woods... Que demander de plus? Malgré tout cela, le pays est quand même capable de me surprendre. Surgi de presque nulle part, INI nous présente son premier album, et il s'en est fallu de peu que je passe à côté. Publié discrètement de manière digitale en jullet, il n'a fait aucune vague dans mon réseau d'informateurs habituel. Seul L.E. Måløy a fait parler de lui en intégrant le dernier line-up en date de DHG. C'est d'ailleurs du côté de ces derniers qu'il faut chercher la principale influence d'INI.

Avec le même type se don étouffé et grave que les dernières productions des osloïtes, le groupe nous offre sa propre vision de l'avantgarde, une vision déjà bien mûrie et réfléchie, sur de longues plages au arrangements raffinés. Car, dans ce If Nothing Is, chaque détail semble avoir été pesé et ne pas être le fruit du hasard. Le point faible de cet album, pour moi, est le chant, clair ou hurlé, qui manque cruellement de personnalité et d'audace en comparaison du soin apporté à la musique. Alternant Black dissonant, légers bruitages indus, arpèges éthérés et influences de musiques du monde, et plus particulièrement de celles des Caraïbes. Solefald est allé loin en incorporant des éléments traditionnels d'Afrique de l'Est, mais INI va plus loin en utilisant des rythmiques du soleil (le bien nommé "Postapo Calypso"). La véhémence constante du propos exclut toute trace d'humour, contrairement au "Cartilage Holocaust" de Carnival In Coal, qui, dans l'esprit, est peut-être ce qui se rapproche le plus de la démarche du groupe. On peut également penser ua black spatial des trop discrets Lunaris.

En ne choisissant pas la voie de la facilité (si tant est que l'on puisse employer ce terme pour de l'avantgarde) INI a soigné  son entrée sur une scène qui commence à attirer de plus en plus de formations au propos pas toujours très digeste à force de trop vouloir en faire (hein Unexpect).

Xuaterc

le 23/12/2015