Geostygma - The Die is Cast

Chronique Maxi-cd / EP (20:26)

chronique Geostygma - The Die is Cast

Cela fait belle lurette (ne pas confondre avec sa sœur, belle des champs) que ce n’est plus un scoop: la France regorge de formations de talent qui vomissent un Death Metal dont la puissance et l’impact sont dignes d’un Krakatoa après une soirée chili con carne, et dont la précision est comparable à celle du Barrett M82. Exocrine, Gorod, Kronos, Benighted, Dysmorphic, Recueil Morbide… La liste est longue et appétissante! Nouveau venu – ou presque, le groupe ayant commencé à gruiker en 2008 – dans les rangs de ce bruyant régiment, Geostygma a le bon goût de ne pas se glisser ni vu ni connu en bout de file, derrière ses pairs, en prenant soin de ne rien laisser dépasser. Bien au contraire, la formation du 78 pioche des influences et tape dans des registres relativement variés, se constituant ainsi une personnalité singulière qui lui permet de proposer des morceaux inspirés et excitants.

 

Un coup d'œil à leur bio nous apprend qu’ils ont déjà composé un album, et bossent actuellement sur son successeur. Sauf que, manifestement, nos amis préfèrent prendre le temps de se dévoiler progressivement, en respectant le bon timing et se mitonnant le bon son pour un impact maximisé. Et on ne leur reprochera pas cet excès de non-précipitation, vu à quel point cette première carte de visite 4 titres s’avère explosive et remplit parfaitement son rôle de mise-en-bouche!

 

Pour amorcer la pompe à salive, Geostygma ouvre les hostilités sur un titre qui commence trapu et droit dans ses bottes comme du Death polonais, puis, à la faveur d’un break et d’un vidage d’évier dans le micro, qui élargit son encolure et prend des accents blacky évoquant Benighted. Les cassures s’enchaînent sans perte de groove, et à la faveur d’un autre break, 100% jazzy cette fois, la formation s’en va swinguer sur les terres de Trepalium – « Chou bap bap Bilou Day! » compris – direction Voodoo Moonshine et « Sick Boogie Murder ». Puis, de déferlante Black-friendly en mélodie groovy, le titre se conclut sur un pied de nez final en forme de rire niais. Puissants, précis, mais pas prise de gueule: c’est comme ça qu’on les préfère, les deatheux!

 

« Fanatic's Chant » confirme l’approche multi-facettes en démarrant retors, mais en s’ouvrant progressivement sur plus de majesté, plus d’atmosphères, celles-ci étant notamment portées par un clavier ambiant mais pas envahissant. Puis, vers 1:40, premier décollage mortel: le groupe ouvre les vannes d’une montée en puissance mélodique et théâtrale qui transcende véritablement le morceau. Et dès lors celui-ci ne redescendra plus, passant par des breaks ping-pong, des leads épiques et autres mosheries saccadées pour aboutir, vers 4:09, à un jouissif pilonnage groovy qui finit de nous élargir la banane. Le meilleur titre reste cependant encore à venir. En effet, s’il met un peu de temps à véritablement quitter le tarmac du fait de quelques ronds de jambe aux mélodies vaguement orientalisantes, « Withering Breath » propose une 2e partie complètement démente, démarrant sur un nouvel accès 200% Trepaliumesque (« Choubidou wha wha choubidou whA! ») et restant au sommet jusqu’à ce que fade out final s’ensuive. En dehors de furieux accès blastés, on craquera pour un bon vieux breakdown et sa moshpart sismique qui suivent le passage d’une nuée de corbeaux, après la barre des 5 minutes. Et la coulée de lave de nous entraîner dans son sillage, imposant impérieusement sa volonté à notre nuque impuissante.

 

Alors c’est sûr, après le crescendo savamment orchestré tout du long des 3 premiers titres, « Formatted Brain » nous marque moins durablement – on apprend d’ailleurs avec un peu de surprise que c’est la seule des 4 compos censée figurer sur le premier album à venir…?! Plus sombres et plus solennelles (on pense à Solekahn au tout début), plus mélodiques également (allez, un poil), les 4 minutes passent agréablement, mais sans toutefois nous impressionner autant que les trois missiles précédents. Mais attention hein: pour autant rien à reprocher à cette queue de peloton. C’est juste qu’elle possède 3 grandes-sœurs drôlement bien gaulées!

 

Du coup, après avoir fait tourner moult fois The Die Is Cast, on réalise avec regret qu’il est bien dommage d’avoir loupé la mini-tournée « After The Storm Tour » que le groupe a entreprise en janvier aux côtés d’Exocrine, de ses voisins de Pitbulls in The Nursery et de Ceild... Promis, on se rattrape lors de leur prochain passage dans les parages!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Douce Fran-ceuuuuh, cher pays de la blastan-ceuh… ». Ce premier EP de Geostygma est une nouvelle preuve de l’excellence de la scène Death française. Car ce mélange de swing à la Trepalium, de gruik-ta-mère à la Benighted, de subtilité et de variété à la [met ici le nom de ton groupe chouchou] est non seulement convainquant, mais même carrément bandant. Essayez, et vous verrez vous aussi que Geo' troue tout!

 

 

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 06/06/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 06/06/2019 à 18:48:56

Dommage pour le grouik: je ne supporte l'exercice qu'avec Benighted justement.

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