Godwatt Redemption - The hard ride of mister slumber

Chronique CD album (56:44)

chronique Godwatt Redemption - The hard ride of mister slumber

Il n'y a de meilleur album de Stoner que celui qui vous donne l'impression de prendre une fusée et de partir dans l'espace avec. Les Italiens de Godwatt Redemption ont bien compris la formule, un peu comme les Truckfighters, et l'appliquent avec une révérence -toute naturelle vu le style- à Black Sabbath (comme celle de se surnommer Moris Iommi quand on est guitariste par exemple). Ceci dit, on ne tombe pas trop dans une redite inutile avec nos trois larrons, car d'une part il n'y a pas de concession au niveau du fuzz, qui ronronne tout au long de l'opus comme un moteur de cadillac. D'autre part, la voix complètement éraillée et déglinguée de ce Moris Iommi a un charme qui ne correspond absolument pas à nos proprets franchouillards de Glowsun ou encore Mudweiser. Le son est bon, mais le son est surtout fuzz. L'attitude est punk, et les riffs grondent. A l'écoute de "Black Hole" on a littéralement l'impression que nos couilles vont exploser tellement le riff est dynamique et la basse juteuse à souhait.

 

Si cet album avait été produit par un label du type Fuzzorama records, je l'aurais trouvé excellent, mais là je suis bluffé de voir que ce Hard ride of mister Slumber a été sorti en autoproduction. Le fait est que le son est un son de qualité studio, même s'il m'étonne énormément de par ses choix. A y repenser, il est fort probable que l'ingé son qui s'est occupé de cet enregistrement n'a pas l'habitude d'enregistrer du rock. Peut-être qu'il avait plus l'habitude du son electro. Par exemple, le kick de la batterie est triggé, choix pour le moins déconcertant envers un groupe de stoner qui n'utilise pas de double pédale.

 

J'en arrive donc au point important de ce disque, c'est que tout au long de son écoute, il ne cesse d'être jouissif tant parce qu'il est pataud que parce qu'il a de la ressource dans son réservoir à riffs : ça suinte le cambouis, ça respire le mélange au methanol, ça carbure au whisky. La reprise de Deep Purple "Higway star" a le mérite d'être très pertinente, et si des morceaux comme "Burning the Mountain" aux structures étranges font penser à du Cathedral (ces types auraient très bien pu jouer "Hopkins" à leur place), c'est bien parce qu'on a là un groupe qui déchire et qui envoie un pâté monstrueux. Et effectivement, si la scène stoner Italienne manque hélas de public, elle ne manque pas pour autant de groupes, et Godwatt Redemption amorce ici un remarquable premier album, dont les défauts brouillons font justement la qualité de ce trio.

 

 

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photo de Carcinos
le 30/03/2011

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