Gouge Away - Burnt Sugar

Chronique CD album (26:21)

chronique Gouge Away - Burnt Sugar

Gouge Away est un combo de Punk-Hardcore qui vient tout juste de signer chez la très discrète écurie Deathwish. Ce combo, et ce malgré sa dernière sortie remarquée Dies en date de Février 2016, m’était encore inconnu jusqu’il y a peu. Oui mon indigence culturelle est profonde et me fait très souvent défaut en société. Après je m’en cogne, la culture est l’outil privilégié d’une Bourgeoisie hyper snob; une culture qui n’a d’autres fonctions que de reproduire les rapports sociaux de domination et de maintenir l’ordre socio-culturel bien en place.

Avoir des avis tranchés, c’est important dans la vie, ça nous évite l’écueil des consensus mous et des répétitions larvées. Tranché sera donc le maître mot de cette chronique car qu’on se le dise en toute franchise les cocos, ce groupe est porteur d’un Rock'in core abrasif et détonant. C’est donc il y a de ça quelques jours, avec l’innocence d’un lapin de trois semaines, que je me lance dans l’écoute de Burnt Sugar de Gouge Away. Tu la sens l’expression qui flaire le pedzouille assumé… Terroir Cred oblige…

 

Et là, pop pop pop, ça dépote en bloc - pas le bloc tout de noir vêtu, le hardcore bloc… encore plus déters… - car on est irrésistiblement saisis par la puissance, la verve et l’efficacité du combo. Le premier titre « Only Friend » qui préfigure en demi-teinte ce qui nous attendra par la suite, me fait étrangement penser à ce que Swain fait depuis The Long Dark Blue, à savoir un rock musclé, Grungy aux accents souvent hardcore. La filiation ne semble pas déconnante au vu de la trajectoire synchrone qu’ont pris les deux formations. Pour l’une comme pour l’autre, la touche Hardcore ne semble plus si prédominante par rapport à leurs précédentes sorties. Howl pour Swain et le virulent Dies pour Gouge Away.

Pourtant, on la sent toujours cette touche, ne serait-ce qu’au travers de la voix incandescente de Christina sur Burnt Sugar. Son placement de voix est propre et chirurgical, accompagné d’une furieuse envie de nous faire partager ses accès de colère et sa révolte. Un chant pour les mordus comme moi de la charismatique et explosive Julie Christmas. Et ne lisez mon attrait pour ces deux frontwomen, qui au demeurant sont certes séduisantes, qu’à l'aune de leurs capacités intrinsèques à m’émouvoir au chant. Gardez vos projections et vos représentations sexistes pour vous bande de cochons...

 

« Hey mercy », « Subtil Thrill » ou encore « Can’t Relate » sont clairement les titres ou l’on retrouve chez les membres de Gouge Awaycette envie de perpétuer la violence et la débauche rythmique Punk. Quant à « Ghost » ainsi que « Stray/Burnt Sugar » on est tout simplement du côté de l’hommage musical. Ces deux titres font incontestablement penser aux nombreuses perles qui jalonnent l'historique et le fameux Doolitle des Pixies. La ligne de Basse, les solides et chiadés Power Chords de « Ghost » ainsi que les harmonies vocales et les arpèges de «Stray/Burnt Sugar » nous ramènent directement vers la fin des années 80. Gouge Away est également le nom d’un titre tubesque figurant sur Doolitle, Coïncidence ? Certainement pas…

En bref, un skeud hybride à la croisée des chemins même si Gouge Away flirte davantage vers une Rock’in Core des familles que vers le Hardcore pour lequel le groupe s’est fait connaître. Du bel ouvrage à la production, une production sous les ordres (anti-autoritaires aha) de Jeremy Bolm, leader charismatique de Touché Amoré. En même temps qu’on se le dise, Deathwish n’est pas connu pour faire la promotion de groupe Lo-Fi, avec tout le respect que ce label doit à cette esthétique.

Burnt Sugar est bien parce que c’est du feu ! Et parce que foutre le feu reste toujours autant d’actualité, dans le Punk comme partout ailleurs.

photo de Freaks
le 19/11/2018

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 19/11/2018 à 10:39:05

Yes, excellente surprise pour moi aussi, ce penchant rock est très séduisant.

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