Grimaze - Planet Grimaze
Chronique CD album

- Style
Death Metal protéiforme - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2018 - Lieu d'enregistrement Sofia, Bulgarie
- écouter via bandcamp
Que le hasard fait parfois bien les choses ! Recherchant sur la toile des images d’un live de Behemoth alors en pleine tournée, je suis tombé sur le premier clip d’un groupe de death metal bulgare intitulé « Endless Life Force ». Les premiers riffs accrocheurs et énergiques ont de suite attiré mon intention et attisé ma curiosité. Il fallait que j’en connaisse davantage. Ce morceau était en fait le premier d’un album auto-produit et fraîchement sorti. Nous étions en novembre 2018. Ce (très) jeune groupe, c’est Grimaze, formé en 2013 et composé de cinq musiciens déjà talentueux : Georgi Ivanov (chant), Pavel Krumov (guitare), Melina Krumova (lead guitar), Nedy Miladinov (batterie) et Phillip Kolarov (basse), en remplacement d’Anton Dimitrov. Le line-up d’origine s’était fait la main en débutant comme simple cover band (étonnant !), aiguisant leurs instruments sur des morceaux de Black Sabbath, Led Zep et Pantera, avant de sortir en 2016 Dreammares, leur EP. Ce premier album, Planet Grimaze, qui comprend huit autres morceaux (43 minutes au total), nous offre tout le nuancier du death metal actuel : mélodique, technique et même groove. Pour faire plus simple encore, Grimaze s’inscrit dans une triangulation musicale, complètement assumée, entre Lamb of God (un peu), Decapitated (beaucoup) et Gojira (énormément). Pas mal ! Pour s’en convaincre, allez voir sur Internet les nombreux covers du groupe français, proposés par Melina K, véritable colonne vertébrale du groupe. Écoutez pour vous en convaincre les débuts de « Scars », le cœur de « Face of the North » ou encore la fin de « Bleeding Earth ». Gojira est – une fois de plus !!! – la figure tutélaire de ce premier jet musical d’ampleur.
L’ensemble est marqué par d’incontestables atouts : le chant guttural, d’abord, déjà très en place et très caractéristique ; la batterie, ensuite, propre, parfois un peu sèche, avec une double omniprésente (« Inner Engineering ») – vive la double !!! – ; les guitares, enfin, qui nous proposent des lignes dynamiques et plutôt bien construites. Quand le tout est réuni, l’écoute de ces morceaux énergiques n’invite qu’à une chose : "headbanger" ! Sans surprise, les pistes placées au cœur de l’album (3 à 6) sont les meilleures, les mieux travaillées, les mieux mixées. « Survival of the Fittest » donne l’opportunité à Georgi I. et Melina K. d'exploiter pleinement leurs talents. « Scars », le plus long de l’album, offre des changements de rythme très intéressants et un passage remarquable, après 2 mn. « Disobey the Primitive » propose des riffs assez irrésistibles. « Face of the North », le meilleur morceau de mon point de vue, illustre le mieux leur style (toujours en construction) entre un début tonitruant et des passages mélodiques séduisants. À rebours, le premier morceau, pourtant propice aux mouvements de tête, est répétitif et comporte quelques longueurs. Le début de « 8000 Meters » n’est pas mal du tout, mais le reste demeure brouillon et peu convaincant, avec une double mal employée et une basse peu expressive (problème récurrent sur l’album). L’entame de « Bleeding Earth » n’est vraiment pas originale, laissant une impression désagréable de « déjà entendu » ; heureusement quelques lignes de guitare gojiresques sauvent l’ensemble.
On peut regretter un manque d’originalité, surtout si l’on se contente d’une première écoute, toujours simplificatrice. Grimaze a, il est vrai, éprouvé des difficultés à se débarrasser de ses oripeaux de cover band. Mais je comprends finalement leur volonté, celle de nous faire rentrer dans leur horizon mental, dans leur univers musical. Dans leur « planète » en quelque sorte. Le prochain album sera décisif dans ce sens, car il s’agira pour eux de ne pas être accusés d’être de simples épigones, mais d’être les auteurs d’un projet musical original. En attendant, les choses sont claires : ce jeune groupe, déjà riche de ses talents et perclu de promesses, mérite d’être (re)connu en France, terre de metal. Déjà embarqué dans une tournée en Europe centrale avec Decapitated et HateSphere en novembre 2018 (« Anticult Balkan Tour ») et en tournée en février 2019 en Angleterre avec Pestilence, Grimaze a largement le coffre pour tourner en France et y déployer son énergie positive. Amis bookers, amis organisateurs de festivals, les oublier serait une erreur. Peut-être même une faute…
7 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 19/02/2019 à 11:51:08
Tiens… salut.
pidji le 19/02/2019 à 13:18:16
Oui, un nouveau :D Welcome !
Xuaterc le 19/02/2019 à 15:42:04
Bienvenu, donc.
cglaume le 19/02/2019 à 15:49:57
La même :)
Seisachtheion le 21/01/2020 à 18:40:06
GRIMAZE passe enfin en France en mars prochain ! Marseille et Bordeaux, ouf !
Jej le 04/12/2020 à 14:16:39
salut ! ben, désolé , mais pour ma part même si ils ont une exécution irréprochable, et un riffing affuté, c'est le degré zéro de la digestion de leurs influences. c'est vraiment dommage de jouer à la guerre des clones, avec un talent pareil. en ce qui me concerne c'est totalement rédhibitoire. mainstream, opportuniste certes, mais talentueux non.
Seisachtheion le 06/12/2020 à 19:28:08
Nous n'avons plus, cher Jej, qu'à attendre une seule chose pour voir s'il ne s'agit réellement que de pâles épigones : la sortie de leur prochain album ! Ils sont déjà dessus je crois bien...
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