Hentai Corporation - Intracellular Pets

Chronique CD album (38:08)

chronique Hentai Corporation - Intracellular Pets

Je dois l'avouer: lors des toutes premières écoutes d'Intracellular Pets, je l'ai trouvé un peu moins démentiellement foldingo – et donc un peu moins captivant – que l'EP et l'album qui l'ont précédé. Limite j'étais un peu déçu. Heureusement le nuage noir qui a ponctuellement obscurci le soleil Hentai Corporation s'est vite avéré être riquiqui, et le moins que l'on puisse dire est que la grise mine n'aura pas duré bien longtemps. C'est juste que, plutôt que de faire le tour de la piste aux étoiles comme un psychopathe pour arroser follement l'assistance de sa fleur factice, le groupe a cette fois pris plus de temps pour fignoler son maquillage d'Auguste, et plus de recul avant de sauter dans la gueule béante du canon lanceur d'hommes.

 

C'est bien « … moins démentiellement foldingo » qui est écrit dans le premier paragraphe? Mouais, cette chronique part un peu de traviole... Remettons les choses à leur place: il faut vraiment avoir fait régulièrement ses ablutions auriculaires avec Dokktor Zaius et The Spectre Of Corporatism pour sortir une telle énormité. Un peu comme le visionnage d'un snuff movie crapuleux peut atténuer l'impact du visionnage du film Martyrs. Parce que pas de doute là-dessus, ce second album longue durée des Tchèques est une nouvelle pépite d'un Nawak Metal aussi personnel qu'inspiré. Et nom d'un p'tit bonhomme, on fait difficilement plus furieux que le monstrueux excès de maboulitude « The Fall of Johann M. », tube parmi les tubes du répertoire de ces grands tarés devant l’Éternel!

 

Mais laissez moi vous guider plus avant parmi les allées de cette merveilleuse foire aux monstres. Démarrant sur une nappe de synthé introductive semblant calquée sur celle du « Relax » de Frankie Goes To Hollywood, « Synthetic Limits » part rapidement dans la frénésie typique d'un 6:33 (le synthé zébulon, les cabrioles) tout en entretenant la tension et la séduction d'un vieux Faith No More (Radek, toujours aussi impressionnant derrière la micro). Puis « Tardigrade Hunt » fait alterner poinçonnage à haute fréquence et séquences émotions qui frôlent la croonerie romantique. A noter, sur la fin, des passages où l'on croirait entendre Robert Plant – belle performance, surtout après que, par le passé, Radek nous ait déjà fait croire à des featurings d'Axl Rose et Ian Gillan. Plus Cosmic Rock (ça existe? Non? 's'en fout), « Mr. Self-denier » pourrait être la réponse Nawak Metal au « Space Oddity » de David Bowie, tandis que « Soul Dismantler » prend Moron Police à son propre jeu, en y adjoignant néanmoins des passages sifflés à la Ufych.

 

Du coup on se repose maintenant, non?

 

Tu parles Karl: et vas-y qu'« Over » balance dans nos écouteurs son groove mid-tempo imparable, ceci en suivant une logique mélodique parente de l'Eurodance, et une approche toujours aussi psychotique de la situation. Puis déboule la bombe nawakissime « The Fall of Johann M. », dont la couronne de laurier a déjà été tressée quelques lignes plus haut. C'est seulement alors qu'arrive « Dancing with the Devil » que, à l'image de « Lost In Tensions? » sur l'album précédent et de « Call Me! Woman! » sur Dokktor Zaius, le groupe s'offre un moment de douceur qui calme un peu les ardeurs, mais maintient néanmoins une belle tension cinématographique. Mais il ne sera pas dit que Intracellular Pets s'achèvera sur une note plus légère. Arrive donc « Heaven ? », son ample démarrage forain, sa dégaine une fois de plus 6:33ienne, et son vaste refrain la main sur le cœur. Et le coup de grâce d'être donné sur le plus furieux « Paralyzed », à grands coups de riffs sirène-d'alarme, de ressorts électriques, et – une fois de plus – d'un refrain larger than life semblant là encore sorti de la gorge d'un Robert Plant jeune (« Myyyyy Looooooooove! »).

 

Il ne m'aura fallu que quelques petits mois, mais le constat est sans appel: je suis tombé complètement amoureux de ces merveilleux cinglés. Attendez-vous donc à la chronique prochaine de la démo Mufta, ainsi que de l'EP Fuck You Like A Chameleon... En attendant leur nouvel album!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: plus mûr, mais pas pour autant plus sain d'esprit, Intracellular Pets voit Hentai Corporation continuer de proposer des tubes complètement fous sortis de nulle part – ou plutôt de contrées musicales où les fans de 6:33 et Moron Police se sentiront parfaitement à l'aise.

photo de Cglaume
le 03/06/2019

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