Hexvessel - When We Are death

Chronique CD album (47:28)

chronique Hexvessel - When We Are death

Point de départ : Hexvessel c’est la voix de Beastmilk. Et Beastmilk c’était tout autant mortel que la suite - Grave Pleasures - était décevante. Ce nouvel album de Hexvessel tombe donc à point nommé afin de se faire une idée du futur pour l’international Mat McNerney.

Parce que oui, et avant Beastmilk, il y avait déjà Hexvessel - en plus d’autres groupes d’importances reconnues - preuve qu’il ne faut pas le lâcher d’une oreille ce Mat. En passant, il signe ici pratiquement l’intégralité des paroles et de la musique. Il en a définitivement sous la plume.

 

Ce nouvel album marque un glissement dans le format et le son des morceaux du groupe. Initialement très progressif et « folk » au sens « folklorique/traditionnel », c’est maintenant sous un format bien plus carré et une attitude davantage « rock-pop » que Hexvessel se présente. Des morceaux plus courts et des passages bien plus immédiats qu’auparavant qui favoriseront une adhésion immédiate aux superbes mélodies présentées. Alors attention, on ne trouvera ici rien de putassier. Tout est finement ciselé, et grâce à la superbe prestation de McNerney on dira même que les compositions ont gagné en « âme » et profondeur.

 

Si les premières mesures de l’album annoncent d’emblée le changement de rythme et de sonorité (jusqu’à d’abord penser qu’il s’agit d’une intro qui était prévue pour Beastmilk), on ressort de l’écoute impressionné par les 2 pièces ultra-mélancoliques que sont "Cosmic Truth" et "Green Gold". Très, très, très grande prestation du groupe et du chanteur. L’amour c’est beau, la nature aussi, comme on fait n’importe quoi, le premier est voué à finir 6 pieds sous le second, qui finira par exploser. Et vice et versa. C’est triste mais c’est beau aussi, et il y a l’univers pour se rassurer et se projeter. Ces morceaux restent très très beaux, mais sacrément plombants.

 

Si l’album est ponctué - assez franchement - de morceaux entrainants, il n’en ressort néanmoins une prédominance des morceaux posés et raffinés. C’est véritablement un sentiment de nostalgie et de mélancolie qui se dégage de ce When We Are Death. Faut-il le prendre pour un manifeste de la fin de ce qui a été et de notre fin proche ou comme une sale descente de stupéfiants ? Parce que oui, au beau milieu de tout ça se trouve "Mushroom Spirit Doors", un morceau sur les champignons ! Le champignon comme porte d’entrée ou comme porte de sortie ?

 

À ce sujet, on retrouve sur les autres morceaux rythmés de l’album, en lien avec le les précédents opus du groupe, une production (« reveb’ » style), une guitare et un orgue aussi très typés 70’s (Deep Purple pour rester simple). C’est véritablement cet instrument par sa présence qui actera l’ambiance des morceaux. Quand le groupe se lâche (voir devient menaçant, "Drugged Up On The Universe"), il est mis en avant. Quand le groupe se renferme, l’orgue s’efface pour laisser la place à un piano/clavier et/ou au violon. Ces deux « ambiances » bien distinctes pourra effectivement paraître nuire à l’homogénéité de l’album. Peu importe. Dans tous les cas la qualité d’écriture, d’orchestration et de production éblouis.

 

Si tous les morceaux sont une réussite et Hexvessel une entité, on ne pourra par contre pas passer à côté de l’importance de monsieur Mat McNerney dans ce succès. À la composition, à l’écriture, au chant, à la production. Si on ne sait pas de quoi est fait le futur, le présent lui est définitivement composé d’étoiles qu’il ne faut pas laisser passer.

photo de R.Savary
le 04/07/2016

1 COMMENTAIRE

Xuaterc

Xuaterc le 04/07/2016 à 13:03:37

Pour les bizarreux comme moi, Mat McNerney est plus connu sous le pseudo de Kvohst, vocaliste sur le mythique Supervillain Outcast de DHG.
Je ne connais que Dawnbreaker d'Hexvessel, il faudrait que je me penche sur la suite.

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