Inwolves - Self-titled

Chronique mp3 (33:44)

chronique Inwolves - Self-titled

L'autre jour, je vous parlais de la sortie éponyme du duo expérimental Jean D.l. & Sandrine Verstraete ; suite à cette parution, Jean m'invite à découvrir les intrigants Inwolves. Et à la première écoute, rien d'étonnant à ce que le duo gantois s'occupe des pérégrinations de ce combo belge. Leur univers mélogroovique spatial (!) mérite une grande attention.

Projet solitaire devenu trio par la grâce des arrangements, Inwolves annonce une belle personnalité, dès le deuxième titre « Minimal ».
Baigné dans la répétition chère au krautrock, l'entité réserve son lot de surprises et d'influences remarquables.

 

À la lecture de leur backline, on imagine que les synthés vont dominer et on redoute déjà une perte de présence organique à l'histoire. On imagine l'abattage à la John Carpenter autant que la malice d'un Trevor Jones dans le b.o de Dark City. La vérité pourrait se cacher entre les deux.
Ce qui étonne, c'est que lorsque l'on parle basse-batterie d'habitude pour parler du corps du morceau, ce binôme est ici remplacé par le jeu de guitare, les synthés et une vraie science des arrangements. Le jeu déployé et la variété des textures employées renvoient autant vers le space rock, que la new-wave.
 

Si chaque titre a une personnalité propre « Minimal », « Vladimir », le subliminal « Strange Waltz » - ce titre ne me quitte plus - « Dirty Monks » et sa furia punk qui déboule sans prévenir, « Intown » sorte de new-wave bricolo à la Mami Chan, pour finir sur l'inquiétant « Be kind » ; c'est l'ensemble qui marque les esprits.
Karen Willems, maîtresse de maison, aux baguettes et à la composition ; est la voix sépulcrale qui transcende avec parcimonie (l'oeuvre est majoritairement instrumentale) cet univers tout particulier.

 

On ne sort pas indemme de l'écoute d'une pièce comme celle -là. Un monde avec peu de mots, mais dont l'intensité se mêle avec la respiration. Il y a beaucoup d'espaces dans ce disque qui est bien plus qu'un effort contemplatif. Dans la chambre de développement, les images que l'on se fait dans la tête se révelent en noir et blanc et sont toutes animées.

 

Inwolves propose un ouvrage aventureux, passionnant et hors... genres/pistes. Unique ?

Ce disque est attachant à l'instar d'un ouvrage collectif comme celui d'Ingmar, d'autres amateurs de Cinéma et d'incongruités. Si les strasbourgeois s'emploient de différentes manières, Inwolves use de la synthèse.

photo de Eric D-Toorop
le 25/03/2017

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