Junkyards Birds + Galva - Oiseaux de Mauvaise Augure
Chronique CD album (31:10)

- Style
Stoner Rock - Label(s)
Indépendant - Sortie
2018 - écouter via bandcamp
Je l'ai déjà écrit ici, je ne suis pas un grand fan des sorties partagées. Mais quand le poto Mathieu annonce le retour de son groupe de toujours, les Junkyard Birds via un split avec Galva, il ne me faut pas longtemps pour verser mon obole. Quatre titres pour chaque groupe, trente et une minutes et la messe est dite.
Avant cette annonce, le nom de Galva m'était complètement inconnu. Actif sous sa forme actuelle depuis 2013, les gars de Perigueux font un peu figure de newbies à côté des vétérans Junkyard Birds. Mais cela ne veut pas pour autant dire que leur musique n'est pas aboutie. Même leurs influences sont clairement identifiables (l'ombre de Nola de Down plane sur "Washing My Sins"), le groupe parvient à synthétiser l'esprit du bayou du delta du Mississipi, en y incorporant des éléments plus récents que l'on peut retrouver chez Baroness ou Kylesia. Le résultat est bien foutu à défaut d'être follement original et on retrouve au long de ces quatre titres des riffs bien bonnard (l'intro de "Fear" qui ouvre le disque) des passages à faire headbanguer Geneviève de Fontenay ou taper du pied un moaï.
Je connais les Junkyard Birds depuis un paquet d'années et je me réjouis de leur retour. Le groupe gersois à toujours dû faire face à d'incessant problèmes de line-up (et cette fois encore, cela n'a pas été simple, seulement deux semaines avant de rentrer en studio), et malgré cela a publié trois albums plus un live composé de morceaux jamais entendu. Après avoir fricoté avec les fluos de Punish Yourself en plusieurs occasions et un silence de près de six ans, voici enfin de nouveaux titres à nous mettre sous la dent: en réalité, trois réellement inédits plus une version alternative d'un des tubes du premier album. Chacun est une ode au Dieu Riff, ça fleure bon l'huile de moteur, les grosses cylindrées et l'alcool frelaté, avec un vieux relent de tabac froid. Vous me direz, tout cela n'est pas bien neuf, que de nombreuses formations rendent hommage au Rock lourd des 70's mais je rétorquerais que les Junkyard Birds étaient là avant la hype et n'ont pas découvert sur eBay hier les vinyles de MC5, Motörhead et Black Sabbath. Et depuis 2000, ils n'ont pas dévié de cette ligne. Même si ces nouveaux titres sont une fois de plus hautement recommandables, j'ai toujours trouvé que le groupe ne parvenait pas retranscrire l'intensité de leurs prestations live, véritables orgies soniques dégoulinantes de fuzz et d'overdrive. Quant à nouvelle version de "Wall Of Gold", elle a en fait été enregistrée avant Ride From The Junkyard Of Hell, vers 2001; étrangement, elle apporte un peu de modernité bienvenue à la version originelle.
En conclusion, ce split se révèle plutôt intéressant, avec deux formations aux styles différents mais complémentaires: une plutôt jeune et une seconde composée de vieux briscards, et toutes les deux tenants d'un Rock lourd et poisseux, moderne pour les premiers, old-school pour les seconds.
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