Kilo - Lock the dogs out

Après un disque éponyme qui "trahissait" déjà un fort potentiel, Kilo récidive avec cet album tranchant, armé de dix titres (onze dont une intro courte et négligeable) puissants mais porteurs en certaines occasions de mélodies remarquables ("Underrated" et son chant entre hurlements et sensualité encanaillée). Les orientations chères à Sexypop, formation initiale du chanteur-guitariste Pierre Kolko, y ont droit de cité, comme sur "Hellscrack", et complètent le panel attrayant de Kilo, qui nous régale de parties puissantes et bien nuancées.

Les guitares agressent avec dextérité, la rythmique tourne à plein régime et les voix, entre colère et élans plus modérés, contribuent elles aussi de façon significative à la haute tenue de l'ensemble. "Get out", d'abord asséné puis un peu plus saccadé (Sexypop n'est pas éloigné...), fait partie des nombreuses réussites liées à ce Lock the dogs out, tout comme ce "Echo" incoercible, et la tension ne baisse pas d'un iota sur la suite, à commencer par "In downtown", mid-tempo massif sans failles, ou "Sinking to the bottom without you", dans la même veine et tout aussi efficient.
Les breaks, comme celui, atmosphérique, du morceau précité, sont bien en place et tout est maitrisé. La force de frappe du groupe ("Day by day") débouche sur des plans post-hardcore explosifs, tempérés par les mélopées apaisées caractéristiques de l'opus, qui lorsque alourdit son propos ("Front kick") démontre le même pouvoir d'attraction et de séduction. "Golgoth 666", haché et percutant, le prouve brillamment puis "Shine over my head", tout aussi mordant, conclut avec brio, appuyé par des riffs béton.

Un album de feu donc, et une réussite intégrale à porter à l'actif de Kilo qui, avec des sorties de cet accabit, risque fort de durer et euphoriser son auditoire pour un temps prolongé.