Kina Temple - Flesh

Chronique CD album (43)

chronique Kina Temple - Flesh

Dans le monde de la WWE, la fédération américaine de catch la plus suivie par delà les continents, ils ont décidés au milieu de la décennie précédente de dédier un pan entier de leur programme au catch féminin,  repris sous l’affable étiquette : « Divas ». Comme chez les gars, les filles sont des athlètes super- entrainées qui chorégraphient des combats spectaculaires. Bon, on n’échappe pas aux clichés, la plupart se présentent blondes comme les blés, criardes, écervelées, vraiment pas une valorisation de la gente féminine. Etonnant, l’objectif pourrait être juste l’inverse.

 

Après toutes ces années à regarder de temps à autres des programmes de catch, je me dis que la vraie force repose sur les personnages, clichés jusqu’au bout de la ficelle de leur slip en skaï, et surtout leurs entrées ! De Motörhead à Killswitch Engage en passant par Rage Against the Machine et Rob Zombie, tous ont délivrés des petites pépites qui font partie intégrante du show et de l’esprit collectif des spectateurs et les gamins de jouer de la Air Guitar avant de mimer les Tombstone Piledriver (s’il vous plaît, ne faites pas ça chez vous).

 

Kina Temple, dont il est question aujourd’hui, a toutes les qualités pour entrer dans cette galerie de personnages. Loin d'une blonde écervelée, elle entrerais plus facilement dans le rôle d'une beauté ténébreuse, mystique. Il est ici question d’implication, ben oui, il faut y croire pour jouer ce genre de rôle. Si l’on se réfère à la pochette, subtil aparté dans le genre Gallio (Cinéma d’horreur Italien des années soixante-dix), on devine le personnage de Lillith prête à nous séduire avant l’extatique et moite morsure. Pour une première approche catchesque, c’est déjà fort. Les photos glanées ça et là présente une femme forte, déterminée, on devine sulfureuse. Bien, bien tout ça… bon et la cerise sur le gâteau, la musique pardi !

 

Flesh est album rock de facture hard assez classique, habitée d’une belle voix rauque, sensuelle et puissante. « On the shore »  le terminus est le meilleur titre de la plaque parce qu’il fait référence indirectement à l’univers de Gainsbourg et justement aux b.o. de ces séries B italiennes des années 70 (comment ça pléonasme ??).  Un titre qui a sa place dans toutes les setlist de Lounge du monde entier. Bon le reste est plutôt convenu sans réelle fioriture, si ce n’est un chant masculin appuyé dans « Spark of life » l’autre pépite, bien trop vite expédiée, perdue dans cet ensemble passéiste, « Away » en est l’exemple plus que parodique.

Quand même, on a envie de la voir Kina, la catcheuse, débouler en Harley derrière le rideau de fumée et les spots rouges vifs. Pour les distraits, Kina Temple est aussi le nom du groupe.

photo de Eric D-Toorop
le 05/07/2011

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